lundi 9 août 2010

Trois écoutes de Geneviève

Shutter Island: décoiffant

Même s'il est une adaptation du roman éponyme de Dennis Lehane, Shutter Island a une âme - qualité que tous les longs-métrages ne peuvent se targuer d'avoir. Leonardo DiCaprio y est d'ailleurs au sommet de son art, jonglant avec les aspects de son rôle dans un réalisme et une crédibilité qu'on lui connaissait, mais qui atteignent ici une quasi perfection.

Son rôle de policier américain coincé dans une île, où il doit retrouver une meurtrière échappée d'un hôpital psychiatrique, sert bien le scénario impeccable, aussi rebondissant que délirant, qui nous tient carrément vissés à l'écran. Folie, doute, colère, remords, vengeance se mélangent et bientôt on n'attend plus que la fin, tellement surprenante qu'on crie au génie une fois l'émotion passée.

L'atmosphère confinée d'une île où tout ne tourne pas rond, la photographie magnifique qui met en valeur un scénario étanche et l'interprétation juste des acteurs valent la peine que vous passiez plus de deux heures devant votre télé. À voir absolument.

Forrest Gump: charmant, sans plus

Non, je n'avais jamais vu Forrest Gump avant le mois de juillet dernier. Après des années à me faire dire que «ça manquait à ma culture» de cinéphile, j'ai remédié à la situation. Verdict? Vous le savez déjà: charmant, sans plus.

Le personnage de Forrest est adorable, j'en conviens. Impossible de n'être pas touché par sa naïveté, son humilité et sa générosité. L'histoire de son enfance, sa longue amitié avec Jenny, son regard d'enfant sur des moments historiques graves m'ont beaucoup plu, surtout que Tom Hanks plonge bien dans son rôle.

Mais, à mon avis, le film est trop long. Plusieurs scènes auraient pu sauter au montage, entre autres celle où il rencontre son acolyte rescapé de la guerre avec des filles de joies et l'autre, un peu absurde, où il parcourt les États-Unis pendant des mois au pas de course. Il y a dans Forrest Gump quelques endroits où cet humour américain, celui «qui veut faire drôle», m'a grandement agacée. Vous savez, ces scènes un peu improbables, au dialogue déficient, où on ressent un malaise parce qu'elles sont inutiles?

Mais il y a des beaux moments, parfois on a quelques larmes, et le film atteint son but: nous faire réfléchir sur la détermination, le courage et l'amour, qui au fond n'ont pas besoin d'une grande intelligence mais simplement de volonté.

Inception: le grand art

On s'en rappellera comme du phénomène cinématographique de l'été 2010, comme le nouveau chef-d'oeuvre de Christopher Nolan acclamé par la critique mondiale. Que dire de ce film mené de main de maître, mariant la science-fiction à la plus simple humanité, ouvrant de multiples portes sur l'esprit humain sans jamais tomber dans l'ultime piège du trop?

Encore une fois, Leonardo DiCaprio (Dom Cobb) impressionne. Spécialiste de l'extraction, un principe qui rend possible le vol d'idées et de secrets dans le subconscient d'une personne endormie - et donc vulnérable -, il se voit offrir une mission qui pourrait lui permettre de trouver la rédemption. Aux côtés d'une solide équipe, Dom Cobb se lance donc dans l'aventure dangereuse d'implanter une idée dans l'esprit d'un homme d'affaires protégé de toutes part.

Dans le tourbillon d'action, plusieurs scènes quasi immobiles donnent un ton réflexif au long-métrage, dont la réalisation lucide permet de lâcher prise et de sombrer soi-même dans un état semi-inconscient. La réalité et le rêve finissent par ne faire qu'un, un sentiment qui déroute mais indispensable pour soutenir le rythme d'Inception. En plus d'être visuellement réussi, le film s'incruste dans les racoins de notre subconscient, où personne d'autre n'avait osé cogner jusqu'à présent. À voir, lui aussi, absolument.

1 commentaire:

  1. Shutter Island : je ne l'ai pas encore vu. Mais ça ne saurait tarder.

    Forest Gump, je me souviens avoir aimé, mais j'en garde un souvenir trop vague...

    Quant à Inception, ce sera pour bientôt !!!

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