mercredi 20 avril 2011

Borderline, frissons

Cette critique ne sera pas intellectuelle. Elle sera aussi poignante, aussi tordue que peut l'être Borderline, film québécois tiré des livres de Marie-Sissi Labrèche et que je viens de terminer en voulant que ça continue. Encore et encore.

À trente ans, Kiki décide de nous raconter sa vie. Son enfance déchirée avec sa mère folle et sa grand-mère qui fait de son mieux. Puis sa jeune vingtaine où elle est tout sauf un ange, débauchée, saôule à longueur de journée. Et enfin sa vie d'aujourd'hui, femme calmée, bientôt maîtrisée en littérature, écrivaine qui cherche ses mots, bourrée de talent mais profondément cicatrisée. L'enfance pognée dans la gorge mais assez lucide pour vouloir finir par s'en débarrasser.

Voilà ce qu'est Borderline. Du sexe, des silences, des questions, de la solitude mais si peu de larmes: un film qui nous rentre dedans, qui vient nous chercher plus loin que les tripes, à la photographie délectable et scénarisé avec un doigté de dentelle. Isabelle Blais y est exceptionnelle, du jamais vu. Il y a de quoi vibrer avec elle jusqu'à ce que la fin arrive et qu'on se demande pourquoi il faut qu'un jour les films finissent.

lundi 18 avril 2011

La Saga Twilight



Je me suis tapé les 3 films de la série Twilight aujourd'hui pendant ma journée de congé. J'aime bien ça de temps en temps me taper une série de film d'un coup. Deux raisons m'ont donné envie de voir ces films:

1. L'actrice principale, Kristen Stewart, qui est d'une beauté paradisiaque; c'est rare que je me tape un film juste pour la fille, mais ici, je n'ai pas pu résister; et ma conclusion est: c'est la plus belle fille que j'ai jamais vu. Je me disais qu'à un moment donné, il faudrait que j'aie accès à un logiciel 3D qui fait des visages et que j'essais de créer la plus belle fille qui soit selon mes goûts; je me demandais qu'est-ce que ça donnerais finalement et comment je pourrais bien y parvenir, si cela est vraiment possible. Et bien j'ai l'impression que je n'aurai jamais à faire ça car Kristen Stewart est pour moi le résultat final que j'aurais pu atteindre. Je me demandais pendant le film "admettons que j'ai son visage dans mon fameux logiciel, qu'est-ce que je changerais? Quelle imperfections j'enlèverais?" Je n'ai jamais trouvé de réponse à ces deux questions.




2. Je voulais voir comment les vampires sont représentés aujourd'hui dans le cinéma. Je me suis toujours fié au film Interview with the Vampire pour baser ma vision des vampires (car je crois selon moi que c'est la "vraie" définition), mais je sais que plusieurs versions alternatives sont possibles. J'en ai vu dans Buffy The Vampire Slayer que Geneviève m'a fait écouter mais que je n'ai pas beaucoup apprécié (désolé Gene...) et voici ma troisième vision officielle. J'ai bien aimé comment ils sont représentés dans Twilight, mon image originale n'est pas trop chambardée!

Alors...est-ce que ces films sont bons? Mon impression finale est que oui, car j'ai aimé mes 6 heures à les écouter, mais qu'une écoute suffit. Ce sont des films qui racontent une histoire sans plus alors rien de spécial qui donne envie de les réécouter. Mais cette histoire est bien racontée, plaisante à suivre et on sent qu'on a tout compris à la fin, on ne reste pas sur notre faim.



Je croyais que ça serait des film d'action de vampires qui se battent tout le temps et vraiment cliché, mais finalement je découvre des films d'amour (dans le sens positif du terme) axés sur les dialogues et les émotions des personnages. Bien sur la trame de fond reste celle d'un "film", mais le contenu est bien représentatif des émotions humaines. C'est un genre que je n'écoute pas souvent et je dois dire que je n'haïs pas ça.

Donc conclusion, je vais écouter le 4 et le 5 qui s'en viennent en 2011 et 2012. C'est juste plate que mon trip soit coupé ainsi par deux ans après m'avoir tapé les 1-2-3 en une seule après-midi. Je vais vous revenir avec ces critiques.

samedi 16 avril 2011

La liste baisse...


1. 127 hours

Danny Boyle, c'est toujours bon. Content de voir qu'il est toujours aussi inventif et créatif et qu'il a réussi à faire d'un film qui aurait pu être plate à mort un moment super intense. Je suis impressionné, sérieusement. C'est tout qu'un défi de faire ce qu'il a fait. Un tour-de-force. À voir, bien entendu.













2. Enron: The smartest guys in the room

Un documentaire qui explique comment une compagnie géante comme Enron a pu monter rapidement au sommet pour en redescendre encore plus rapidement. L'explication? Ben voyons, on sait ben: corruption, illégalité, secrets et abus du système pour remplir les poches de quelques individus. C'est un beau portrait de ce genre de situation, alors écoutez si vous voulez en savoir plus, c'est intéressant et une bonne écoute.








3. Enter the Void

Une expérience au delà de mes attentes. J'ai été transporté et ça m'a fait un bien énorme, que j'ai de la difficulté à mettre en mots. Pour moi c'est clair, ce film est un véritable Chef D'Oeuvre. Il vient de se hisser vers le sommet de mes meilleurs films à vie. Le genre de film qui me fait me dire "hein, ça n'existait pas encore CE film là?". Pour une rare fois, j'ai eu l'impression d'écouter du cinéma vraiment différend du reste tout en étant d'une pertinence sans doutes. Du grand art, qui se présente seulement aux 5 ans environ.







4. General Idi Amin Dada: A self portrait

C'est en lisant La Frousse Autour du Monde 3 de Bruno Blanchet que cette suggestion m'est venue, directement de lui. Pour Bruno, il semble que cette écoute soit crampante tellement c'est absurde. Et bien après l'avoir vu, je suis d'accord. L'égo de ce dirigeant dictateur est telle qu'on a pas le choix d'en rire. Ce film est comme sa manière de se montrer au monde et à son peuple, il va même jusqu'à mettre en scène son arrivée proclamée par la population. Il dicte au caméraman quoi filmer. À la sortie du film, les réalisateurs on fait un montage d'une heure pour lui dans son pays, et ont fait une version de 1h30 pour le reste du monde. Quand il a appris ça, il a pris en otage des français qui étaient dans son pays et demandait en échange les bouts de plus. Il a fini par les avoir. La version qu'on peut voir aujourd'hui est la version complète avec quelques précisions rajoutées par les réalisateur afin de nous aider à comprendre la folie de cet homme. Incroyable ce qui se passe dans le monde des fois.

Un film a fait l'objet de sa vie: The Last King of Scotland, qui est excellent.


5. Je porte le voile

Ça fait longtemps que ce film est sur ma liste et enfin je l'ai vu. C'est tout simple: on voit le cheminement d'une femme québécoise (mariée à un musulman) dans sa religion mais surtout par rapport au port du voile. Le mettre ou ne pas le mettre? Voilà ce qu'elle essait de trancher tout au long du film. Je trouve que c'est bon car ça fait le tour de la question, on y voit plein de points de vue et on comprend beaucoup mieux les enjeux que ces femmes vivent. Pertinent et intéressant. À voir si ce sujet vous intéresse.







6. Les Parasites

Cousine m'a suggéré ce film. Et bien, c'est de la comédie française, sans plus ni moins. Ce n'est pas mauvais, drôle par bouts. Ça bouge en masse, pas de place à l'ennui ici. Donc finalement c'étais ben le fun, un moment différend car j'en écoute pas souvent de ce genre. J'aimerais par contre que Cousine m'explique son point de vue sur ce film, je suppose que ça doit être un classique pour elle. Moi, une écoute c'est assez.










7. MacGruber

Un film assez le fun à regarder. Comment dire... ok, un film absurde qui ne se prend presque pas au sérieux. Pour sur, il y a des moments complètements innatendus. Alors bravo pour ça. Le sens de l'humour est aussi bien dosé. La trame de fond est quand même typique car ça veut rire de ça, justement. Bref, en gros je dois dire que si vous avez la chance de tomber sur ce film par hasard, écoutez le, il est parfait comme divertissement quand on ne sait pas quoi écouter et qu'on a envie de rire un bon coup. Ça rit du genre comme Rambo, vous savez un gros hot à la retraite que son pays va chercher car il est le seul à pouvoir accomplir la mission...mais le hot dans ce film, n'est pas à l'image du hot qu'on s'imagine...c'est quand même bon, en fin de compte!


8. Mystic River

Facile à expliquer ici: une réussite dans le genre de film que c'est, une enquête policière. Donc oui c'est excellent, dans son genre. Mais si vous n'êtes pas allumé par ce genre de film, ce n'est pas nécessairement à voir. Donc, Clint Eastwood montre encore une fois qu'il a du talent à la réalisation.












9. Never Let Me Go

Au début, ça semble normal. Puis à un moment donné, ça prend une tournure que je dois admettre, je ne m'attendais pas du tout pour ce genre de film. Ça donne comme un hybride de film. Je n'ai jamais vu ça avant. En fin de compte, c'est toute qu'une affaire cette histoire là. Un film axé sur les émotions que les personnages vivent, dans un contexte très touchant qui va chercher une corde sensible que je crois personne n'a pu penser en ces termes là avant. Je crois que pour un cinéphile, c'est incontournable comme expérience.

mercredi 13 avril 2011

Les écoutes de Cousine (2)

Cousine est un peu absente ces temps-ci, pour cause que c'est un mois très occupé. Mais ce sera pour mieux revenir au mois de mai avec une longue liste de films à écouter. Néanmoins, je prends tout de même quelques minutes de mon précieux temps pour partager avec vous, cher cinéphiles, deux films que j'ai eu la chance d'écouter récemment.

1- Vertigo par Alfred Hitchcock, 1958

Un classique vous me direz! N'empêche, je ne l'avais jamais vu. Selon plusieurs sources, il s'agirait d'un des chef d'œuvre d'Hitchcock. Qu'est-ce que c'est? Une intrigue qui tourne autour d'une jeune femme apparemment possédée par l'esprit d'une autre femme, et la fascination éprouvée pour cette femme par l'homme engagé pour enquêter sur ce mystère. Comment j'ai trouvé? Il s'agit d'une histoire extrêmement bien ficelée avec un jeu très convainquant. Ce film est connu des cinéphiles comme un chef d'œuvre total et une pièce maitresse. Ceci dit, bien que je ne trouve rien de négatif à dire sur celui-ci, je trouve cette affirmation assez extrême et j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Autrement dit, je n'arrive pas à comprendre pourquoi il est si formidable. Fort probablement faut-il le situer dans son contexte historique... Ceci dit, j'aimerais bien le réécouter avec un expert en la question afin de m'éclaircir et de mieux l'apprécier.


2- Johnny Got His Gun (v.f. Johnny s'en va en guerre) réalisé par Dalton Trumbo en 1971.

Deux faits à propos de ce film:

I- Il est l'adaptation d'un roman éponyme publié en 1939. L'auteur du roman est Dalton Trumbo. C'est l'auteur du livre qui a réalisé le film, il s'agit, à ma connaissance, d'un fait plutôt rare.

II- C'est l'histoire qui a inspiré la chanson One de Metallica. Dans le clip, on peut voir plusieurs extrait du film. Étant une fan, j'ai vu le clip bon nombre de fois. Ça faisait drôle de voir le long métrage sans James et sa bande.

Ceci dit, j'ai bien aimé le film. L'histoire est bien montée et l'utilisation des flashback est réussie. Il s'agit en fait de l'histoire d'un jeune homme qui se retrouve par sa condition de blessé de guerre, complètement coupé du monde extérieur (aveugle, sourd, muet et sans membre), une situation que je ne souhaite à personne. Le film est donc alimenté de ses réflexion car sa tête est restée intacte. Le long métrage porte donc un message clair et mène à une réflexion sur les limites et l'éthique de la médecine ainsi que sur l'absurdité de la guerre et ses impacts. Un bon film, très touchant.

vendredi 8 avril 2011

Je continue à écouler ma longue liste...

J'ai vu Incendies, mais j'ai laissé ce que j'en pensais dans le post de Geneviève du 23 février.


1. Cape Fear

Film de 1991 de Martin Scorsese avec Robert de Niro et Juliette Lewis qui livre ici une performance impeccable. Il m'a été conseillé par une personne que je ne connais pas vraiment côté film, mais qui insistait sur ce film en particulier.

Et bien il avait raison, c'est un très bon film. Tout est réussi: le rythme, l'intrigue, les performances d'acteurs, la psychologie des personnages et l'histoire elle même. Le tout se tient vraiment debout et a réussi à me faire réellement réfléchir à cette situation complexe en me demandant "mais qu'est-ce que je ferais à sa place?" et je n'ai toujours pas trouvé de réponse vraiment.

Moi je trouve que c'est à voir car c'est un des meilleur en son genre et la situation sera toujours pertinente même de nos jours. Si vous avez besoin d'un bon suspense réussi et intéressant, svp croyez moi ce film en vaut la peine. J'avais vu récemment Déjà Vu et en parlait comme à voir en ce genre, mais si vous hésitez entre les deux, Cape Fear (Les Nerfs à Vif) est le choix à prendre. Une grande oeuvre.


2. Gentlemen Broncos

Après Napoleon Dynamite (chef d'oeuvre) et Nacho Libre (moyen), voici le troisième de Jared Hess.

On sent ici un certain retour dans la manière de faire de Napoleon Dynamite, mais je crois que c'est le "style" du réalisateur et non une tentative de réchauffage car le film est différend et super bon. Une intrigue simple mais efficace, mélangé avec un certain humour caricatural réussi en font une réussite. Vous savez il y a de ces films si plaisants et légers à écouter qu'on ne peut que vouloir donner envie aux autres de le voir. Que dire, c'est juste que je pense qu'on ne peut pas regretter avoir vu ce film, qui est à part, sois-dit en passant.

Pour ceux non initiés à Jared Hess, sachez qu'à date Napoléon Dynamite et Gentlemen Broncos sont uniques à lui et vous ne retrouverez pas sa manière de faire ailleur. C'est un original. Ya juste que dans Nacho Libre, on dirais qu'il a comme dévié en faveur d'une manière de faire plus commune, que je ne saurais m'expliquer. Mais bon tout le monde a le droit de réaliser comme il l'entend.


3. Jackass 3

Moi je les admire beaucoup ceux-là car je trouve qu'ils sont une des meilleure source d'inspiration pour comprendre le phénomène de "ne pas se prendre au sérieux dans la vie". Je crois que peu de gens pourraient vivre ce qu'ils font et garder leur camaraderie, leur sang froid et leur respect mutuel de groupe et continuer cela pendant des années comme ils le font. À chaque fois que je les vois, ça me rappelle la notion fondamentale que la vie peut être prise en riant si on le souhaite et que le sérieux de la vie doit être plus souvent remis en question. Bref, ça fait du bien.

Donc pour ce troisième film, ça continue. Comme les deux autres avant, toute une panoplie de niaiseries et d'idées farfelues illuminent l'écran. Certains sont moins droles, d'autre sont géniales, mais justement vu qu'on ne se prend pas au sérieux, pas besoin de faire des chef d'oeuvre tout le temps. On se fait du fun pis c'est tout!

Steve-O a accompli sont chef d'oeuvre avec la scène finale "poo cocktail supreme"; incroyable ses idées des fois. C'est le fun, ils ont les budgets pour les faire!


4. Peaceful Warrior

Mon ami conseilleur de Cape Fear m'a prêté un livre intitulé "Le Guerrier Pacifique" (titre original: Way of the Peaceful Warrior (1980)) qui relate la quête spirituelle d'un jeune homme; fait vécu transformé en roman. Donc suite à cette lecture que j'ai bien aimé, je me rend compte qu'une adaptation cinématographique existe qui date de 2006 appelée "Peaceful Warrior". Je ne peux résister, je l'écoute suite à ma lecture pendant que c'est encore frais.

Bon. C'est rare que je fais ça, et je comprend maintenant pourquoi tout le monde disent toujours que les livres sont toujours meilleurs que les films; ce n'est pas différend ici. En fait, j'ai été outré de voir jusqu'à quel point il peut être difficile d'intégrer tout le contenu d'un livre dans un film; il faut se rendre à l'évidence: c'est impossible. Le film dure quand même 2 heures mais c'est 12 heures que ça prendrais.

Le film lui-même est quand même bon, pour une personne qui n'a pas lu le livre. Alors côté bienfaitisme, c'est tout à fait correct. Le problème se situe sur les aspect sur lesquels le réalisateur a focusé: je sens qu'il a dirigé une partie du message principal vers un aspect secondaire du roman et ça donne un résultat satisfaisant pour une personne qui n'a pas lu le livre, mais qui ne correspond pas au réels intentions de l'auteur du livre. Un peu comme si le réalisateur n'avait pas complètement interprété le message. À moins que c'est voulu ainsi pour faire le film.

Je pense qu'il y aurait eu possibilité d'un film de 3 heures qui respecte plus le roman et on aurait eu ici une bonne adaptation.


5. Porno Holocaust

Dans mon trip de films de Cannibals. Je croyais avoir à faire à une horreur, mais en fin de compte, c'est potable! Les scènes érotiques sont bonnes quand même. Mais ce film est finalement moyen car l'équilibre porno/cannibals est mal établi et donc on se ramasse avec un film porno avec trame de fond cannibal. Ça étire l'intrigue jusqu'à la décevante fin où il ne se passe pas grand chose. Donc, 90% porno, 10% cannibal. Mais comme je dis, quand même bon pour un film porno. Ya des choses bien plus poche dans le porno normal. Ce film recelle d'une certaine sensualité, ce qui est apprécié.





6. Tron Legacy

J'ai toujours bien aimé le vieux Tron des années 80 sans pour autant capoter. Même chose pour celui-là. Donc je crois que c'est un bon film pour le genre; sauf qu'on a des effets spéciaux impeccables de 2011, ce qui rajoute dequoi de plus par rapport au vieux. Bien sur, on a le héros pricipal qui cherche son père, la fille, le méchant et les trahisons. Mais bon, fallait s'attendre à la recette de Walt Disney. À bien y penser, le vieux est meilleur et a plus de contenu. Mais c'est agréable de revisiter ce monde avec le visuel d'aujourd'hui. Je serais curieux de savoir si les fans sont satisfaits ou déçus.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind

Imaginez un homme fade à la vie rangée qui rencontre, enfin direz-vous, une femme colorée plus qu'originale pour le sortir de sa léthargie. Vous savez désormais l'essentiel de ce qui trame Eternal Sunshine of the Spotless Mind, une réflexion certes extravagante mais brillamment construite sur la beauté, la complicité, le désespoir de l'amour.

Si vous n'aimez que les films traditionnels, laissez celui-ci de côté. Car ce long-métrage de l'Américain Michel Gondry séjourne par moments à la limite de la folie, dans l'esprit de Joel (l'extraordinaire Jim Carrey) où l'on ne sait plus où se situent la réalité et la fiction. Sans vous dévoiler l'intrigue, sachez que la quête de celui-ci pour — ne pas — perdre sa Clementine (surprenante Kate Winslet) passe par une méthode à la science-fiction qui, si elle existait, guérirait peut-être quelques coeurs ci-bas amochés.

Les grands films d'auteur — qui ne sont inspirés ni d'un fait vécu ni d'un livre — se font désormais de plus en plus rares, ai-je l'impression. Écrire un tel scénario relève du génie. Même si la caméra se promène, que le jour et la nuit se confondent, qu'on perd toute notion de temps et d'espace, j'ai bien aimé. Cela dit, même si je m'attendais à un film éclaté, j'ai sérieusement failli l'arrêter à un moment tellement j'étais étourdie. Mais lorsque enfin on comprend la raison de tout ce délire, que les ficelles se tirent bien comme il faut, ah!, comme c'est beau.

lundi 4 avril 2011

L'autre Dumas, manque de souffle

Scénario éparpillé, absence de conviction... L'autre Dumas excelle dans l'art de l'effleurement. D'abord en offrant une mince mise en contexte, où l'on se voit projeté avec une brutalité toute 19e siècle dans la vie du grand écrivain, puis par un insaisissable survol d'émotions souvent peu crédibles, pour finir avec une Révolution quasi inaudible qui restera une vague rumeur. Déception.

Cette fresque «littératuroromantique» dans une France en pleine métamorphose aurait pu aborder une facette moins vacillante et plus universelle de l'histoire du grand écrivain français Alexandre Dumas. Car le scénario repose sur la fragile rencontre entre Auguste, assistant-nègre du prolifique écrivain, et Charlotte, une jeune fille campagnarde dont le père est en prison. Celle-ci confond naïvement, dans une scène maladroite, le prolifique assistant avec son maître Dumas. Résultat, complètement sous le charme, Auguste joue le jeu sans savoir qu'il s'enfoncera dans un imbroglio pas possible.

Tout tourne donc autour de l'attachement de Macquet pour Charlotte et de l'entêtement de celle-ci à faire libérer son père par l'entremise de l'influent écrivain. Les séances d'écriture, les frasques de Dumas, les discussions à sens unique comblent le reste du film, qui n'est pas mauvais mais n'entrera pas dans l'histoire du cinéma.

Si le film laisse plutôt froid, les performances de Gérard Depardieu (Dumas), caricatural à souhait — peut-être trop? — en écrivain gourmet égocentrique et libertin, et de son acolyte Benoît Poelvoorde (Macquet), juste et délicat dans son génie timide, restent mémorables. Quant à Dominique Blanc, exquise dans son rôle de Céleste, secrétaire et amante de Dumas, elle dépasse de loin le jeu fade de la belle Charlotte, qui campe un caractère fort et désagréablement irrégulier.

C'est plus fort que moi: L'autre Dumas m'apparaît comme un film qui a voulu être historique sans en avoir les moyens ni l'ambition. Baser son scénario sur un hasard qui tombe à plat, sans faire mousser la relation ambigüe entre écrivain et assistant ni donner de corps à cette période trouble de la France — alors que l'intrigue aurait pu être mille fois plus serrée — me semble un faible hommage à ce que fut ce grand écrivain.

samedi 2 avril 2011

Un court québécois dans le champ

Quelqu'un m'a envoyé cette semaine ce court-métrage de Mathieu Ratthé intitulé Lovefield. Belle photo, belle musique, mais on devine rapidement la chute grâce à toutes sortes d'indices. Dommage, car le suspense est bien mené. Tourné au Québec, avec des acteurs d'ici bien reconnaissables!