mardi 25 septembre 2012

Retour aux films!

J'ai terminé Prison Break et ce fut une des expériences cinématographiques les plus intéressantes que j'ai vécu. J'ai vraiment aimé. Maintenant je suis revenu aux films que j'ai à écouter, car ils s'accumulent! J'ai quelques séries qui m'intéressent dont je vais reparler plus tard: Kaamelott, que je suis en train d'écouter; je vais donner une chance à Game of Thrones; je vais évidemment me taper la série de François Pérusse, Pérusse Cité. Bon. Voici les films que j'ai pris le temps d'écouter dernièrement:


1. Endhiran

Me voilà rendu dans le cinéma tamil! Quelqu'un m'avait montré les scènes d'actions de ce film «raboutées» en 10 minutes sur Youtube. Je n'en revenais pas. J'ai donc regardé le film en entier, un film de trois heures! C'est quoi? Un mélange entre La Matrice, Terminator et Walt Disney.

C'est l'histoire d'un robot et de son périple dans le monde humain, tout simplement. Mais ce film a une réalisation dynamique et un humour assez crinqué qui fait que c'est écoutable et que ça fait quand même réfléchir à certains moments. Ça fait drôle d'écouter un film d'une tout autre culture, mais totalement influencé par les Américains: je vous dis, ça fait spécial à voir! Je pense sincèrement que ça fait du bien à la recette, ça amène un vent de fraîcheur.

Moi, je me suis fait du fun à écouter ça, c'est certain. Je crois pouvoir dire que c'est un bon film, finalement. Je vous le conseille si ça vous tente, mais n'écoutez pas ça si ça ne vous intéresse pas!


2. The Beach Boys: An American Family

Un téléfilm en deux parties (trois heures en tout) qui relate l'histoire de ce groupe de musique que j'aime beaucoup. Eh bien j'ai été surpris de constater que ce film est bien meilleur que ce à quoi je m'attendais! Vous savez, avec les téléfilms, on a souvent peur que ça soit vraiment moche et/ou trop cliché; mais pas ici. Le film est bien fait dans le sens où c'est intéressant et bien raconté. Alors un film biographique que j'ai bien aimé, quoi dire de plus.
3. The Werewolf (1956)

 On a écouté, mon ami et moi, ce vieux film noir et blanc. Un film correct, on a bien aimé notre écoute. Rien de trop déplacé, juste une histoire bien racontée. C'est plaisant, car parfois les vieux films ont ce cachet, cette manière de faire professionnelle qui fait que c'est intéressant. Il n'y avait pas encore trop de «recette» dans ce temps là et ça paraît. Rien qui vaut le détour, mais à voir si les histoires de loup-garou vous fascinent car le film n'est pas «mauvais» en soi.
4. Goon

 J'ai été en partie déçu par ce film. Autant qu'il y a un aspect intéressant dans sa qualité, autant à la fin j'étais à bout car on venait encore de me garocher une recette américaine en pleine face. Choquant. Car le film est vraiment recette selon moi, c'est intense. Tout ce qui arrive, la tournure, tout ça donne une impression de déjà vu et de cliché. Mais je ne dis pas que le film est mauvais dans sa manière d'être. Je pense que si j'avais été jeune et «innocent» du cinéma, j'aurais bien aimé. Alors, je ne sais pas quoi ajouter... à vous de juger!
5. The Skin I Live In

Cousine m'avait conseillé ce film, qui est le dernier-né de Pedro Almodóvar, un réalisateur qu'elle aime bien. Eh bien chapeau, ce film est un délice. Vraiment bon, dans la catégorie «à voir pour tout cinéphile». Bonne réalisation, bon rythme, bons acteurs et surtout bonne tournure! Vous savez, ces films qu'on ne regrette pas du tout d'avoir vu. N'hésitez pas à l'écouter, vous ne voulez pas passer à côté de ça. Je ne veux rien vous dire sur ce qui s'y passe, c'est justement ça qui est «hot»!
6. Melancholia

Bon. Je me suis finalement tapé ce nouveau film de Lars Von Trier et je ne sais pas pourquoi j'ai pris tant de temps: vous savez bien que c'est un de mes réalisateurs préférés.

Qu'est-ce que j'en pense... J'ai aimé. C'est juste que ses deux derniers films (l'autre avant était Antichrist) sont intensément négatifs; mais au moins, on y va sans retenue. C'est pratiquement une ode à la dépression, car la vision artistique est forte, belle et puissante. Donc oui, c'est un bon film, mais en même temps c'est tellement intense qu'il faut presque avoir vécu une dépression pour bien comprendre les subtilités. Si on a aimé Antichrist, on va certainement aimer Melancholia car c'est dans la même veine.

Lars Von Trier continue à faire son cinéma original à lui et, en ce sens, ça a totalement sa place dans le monde du cinéma. Rien ne ressemble à ça. Mais au final, est-ce que c'est si bon? C'est plus une expérience émotionnelle très chargée, alors pour ma part c'est un bon film, mais qui ne me donne pas envie de réécouter trop souvent, comme ses films d'avant me donnaient comme impression.


7. Girl Model

Un documentaire sur le monde des jeunes filles qui rêvent de devenir mannequins mais qui découvrent une réalité pas si plaisante que ça en a l'air. C'est une fille qui avait passé à l'émission Tout le monde en parle qui avait suggéré cette écoute, car elle y était pour dénoncer les mauvais aspects de ce monde.

Je trouve que c'est un très bon documentaire sur cet univers. C'est intéressant à écouter: on y suit une jeune fille et celle qui la choisit dans le processus de sélection et ce qui s'ensuit. Même celle qui a comme travail de choisir les filles ne «trippe» pas tant sur son travail; elle en parle, se confie, et c'est vraiment intéressant. Il y a aussi un aspect informatif. C'est à voir si ça vous intéresse, tout simplement.


8. Fat, Sick & Nearly Dead

J'étais curieux de ce film. Moi qui ai des problèmes avec le fast food, je me suis dis que peut-être j'y trouverais des pistes de solutions pour m'aider à changer mes habitudes.

Lors de mon écoute, j'ai trouvé ça fantastique et très inspirant: ce gars passe 60 jours à ne boire que des jus de légumes frais qu'il fait lui-même avec son presse-jus. Il perd beaucoup de poids, sa santé et son énergie se revigorent et il aide même un autre gars à faire de même. Une fois fini, j'étais sincèrement motivé à faire comme lui. Alors je vais sur le site internet proposé à la fin du film, plein d'enthousiasme. Pis là, encore une fois, j'ai descendu de mon nuage.

Le site propose bien des recettes pour faire des jus, mais ce n'est pas aussi magique que le film nous laisse croire. Les «forfaits» (.pdf gratuits) proposés sont de 3 à 15 jours et incluent de la bouffe solide qu'il faut cuisiner en se cassant la tête. Alors, il est où ce programme de 60 jours si simple et ne comprenant que du jus facile à presser? Il n'est pas là. On apprend que dans le film, les deux gars étaient suivis par des professionnels et que de tenter cela pour vrai doit se faire sous la supervision d'un spécialiste et bla bla bla bla bla bla.

C'est choquant. Le film nous donne vraiment l'impression d'une solution réelle pour perdre du poids, mais finalement c'est beaucoup plus compliqué et moins efficace, et donc moins motivant. Je me suis aussi rendu compte que ce film est d'une certaine façon une sorte de publicité au phénomène du «juice fasting», une manière de supposément désintoxiquer son corps en buvant juste du jus de légumes maison pendant un certain nombre de jours. Mais finalement, cela n'est pas vraiment «prouvé scientifiquement» et on vient à manquer de certaines vitamines qu'une diète exclusivement composée de légumes ne peut pas apporter.

Donc, pour conclure, encore une sorte de fausse «solution miracle» à la perte de poids, qui ne se maintient pas à long terme. Oui, je cherche une solution facile à la perte de poids car c'est extrêment compliqué et difficile de changer nos habitudes alimentaires, surtout quand on n'aime pas cuisiner en plus. Et cette fois j'avais réellement espoir d'avoir trouvé une vraie solution. Ma pire désillusion depuis un bon bout.

mercredi 12 septembre 2012

Le sens de la vie et de la naissance

Je suis de retour en force chez les cinéphiles avec deux écoutes qui, de façons extrêmement différentes, abordent un peu le même sujet. Puis, chose drôle, Cousin a déjà regardé ces deux films et il en parle sur le même post. Voyons si j'en pense la même chose que lui...

Monty Python's: The Meaning of Life (1983)

Je cite Cousin: «Avec leur Meaning of Life, ils m'avaient doublement déçu en ayant des idées farfelues très intéressantes mais qui les traitent d'une manière que je ne trouve pas intéressante.»

Alors moi, je n'ai pas du tout perçu le film de cette façon. S'il est vrai qu'il y a quelques scènes de trop, il y en avait d'autres qui étaient totalement hilarantes et qui ont généré des fous rires dans mon salon. Le film aborde, sous la forme de sketches, différents sujets pour expliquer le sens de la vie. La naissance, la mort, le sexe sont tous des sujets qui sont abordés de façon totalement délirante, chargé d'humour burlesque, parfois (souvent) vulgaire. 

(Je crois savoir pourquoi Cousin n'a pas aimé: il n'aime pas ce type d'humour que l'on retrouve notamment dans le film Brazil.

Babies (2010)

Je cite Cousin: «Je m'attendais à ce que l'analyse soit plus poussée et que l'on compare les différences culturelles et psychologiques avec une analyse bien faite, mais finalement, ce n'est qu'une série de vidéos des quatre bébés.»

En fait, moi c'est ce côté que j'ai aimé. En s'abstenant de tout commentaire, le réalisateur réussit à nous faire pénétrer dans le monde simple des bébés. Ainsi, il nous fait vivre les différences entre la réalité de chacun d'entre eux. Pendant que Hattie est à une séance de stimulation parent-bébé, Ponijao joue nu dans la terre avec des cailloux, Bayar est attaché à son lit et tente d'attraper un objet alors que ses parents s'affairent à l'extérieur, puis Mari est en sortie au parc avec sa maman. On nous présente les différences que vivent au quotidien ces quatre personnes qui n'ont finalement que pour différence l'endroit où elles sont nées. J'ai vraiment adoré l'expérience! Et on finit par s'attacher à ces petits êtres. Merci au réalisateur d'avoir ajouté des photos des enfants 2 ou 3 ans plus tard pendant le générique. (Je reprendrais bien le même concept, les mêmes enfants pour le film Teenagers dans une dizaine d'années...)

Enfin, pour terminer, je partage avec vous ce petit court-métrage très créatif qui évoque l'effervescence de la vie moderne d'une façon sympathique et originale, appuyé par une bande sonore exquise.


Jeu par Georges Schwizgebel, Office national du film du Canada

lundi 10 septembre 2012

Un été ciné bien maigre

La belle saison a été maigre en matière de cinéma. Les soirées autour d'un verre avec les copains se terminant rarement devant l'écran — et le coup de foudre séries télé ayant opéré chez moi aussi —, j'ai volé quelques heures à mes semaines occupées pour découvrir quelques oeuvres.

To Rome with Love (2012)

Quelle déception! On attend toujours les films de Woody Allen comme le dernier sacrement, mais cette fois ne nous leurrons pas: il a raté son coup. Du moins ne tombe-t-on pas sous le charme de la Ville éternelle comme auparavant avec Paris (Midnight in Paris) ou Londres (Match Point), qui rayonnaient dans les oeuvres créatives et bien ficelées du maître hollywoodien. Éparpillé et superficiel, surtout exagérément long, To Rome with Love apparaît comme un film sans âme, qui accumule les clichés et se veut drôle sans l'être, engonçant de surcroît dans des rôles assommants des acteurs appréciables, dont Penélope Cruz et Roberto Benigni (comme ressorti des boules à mites, lui qui avait pris l'ombre depuis l'inoubliable La Vie est belle). Encore une fois, on assiste à un imbroglio amoureux de type «choral» où chacun y va de ses leçons de vie, le tout sur fond d'humour rocambolesque (le chanteur italien sous la douche en témoigne). Cela étant dit, Jesse Eisenberg (The Social Network) et Ellen Page (Juno, Inception) livrent de solides performances, et Woody Allen nous fait franchement rire en retraité verbomoteur semi parano. Mais bon, au final, on ressort de To Rome with Love avec le sentiment agaçant d'avoir été mené en bateau — car on sait bien, voyons, que Woody est capable de mieux.

The Help (2011)

Comme l'adaptation de livres est en vogue au grand écran, en voilà un autre ayant fait des vagues l'an dernier. Planté dans le Mississippi des années 60, en plein coeur des rivalités historiques entre les riches familles blanches et leurs domestiques noires, The Help s'intéresse au parcours d'une jeune fille blanche bouillonnante, Skeeter, laquelle s'est mis dans la tête de devenir écrivaine. Son livre? Une série d'entrevues — illégales, cela s'entend — avec des domestiques noires sur leur travail quotidien et sur ce qu'elles pensent de leurs employeurs. Pour l'époque, cette démarche est carrément de l'anarchie. Pas étonnant, donc, que le film soit aussi prenant, qu'il nous émeuve et nous fasse rire autant: le sujet s'y prête à merveille. L'amitié entre Skeeter et le groupe de domestiques tricoté serré est d'ailleurs émouvante — et on ne peut que constater la puissance de toutes ces femmes noires, brillamment rendues notamment par la prestation de Viola Davis en Aibileen et d'Octavia Spencer en Minnie, qui lui a valu un Oscar cette année. Un bon film à la distribution solide, très américain dans son traitement mais qui transporte à souhait.

Terri (2011)

De prime abord, le thème est banal: un jeune garçon obèse subit les railleries de ses comparses d'école et, comme il s'absente de classe et s'habille de pyjamas, finit par devoir s'expliquer avec le directeur. Si, en effet, il ne réinvente pas la roue côté scénario, Terri a néanmoins un petit je-ne-sais-quoi d'attachant — ne serait-ce qu'en raison de son personnage titre, assumé par l'étonnant Jacob Wysocki, ou parce que le directeur d'école est un être si extravagant qu'il détonne agréablement dans ce film lent, tout en portraits et en plans fixes. Terri montre d'ailleurs plus qu'il analyse, et se veut visiblement un témoignage lucide de réalités que l'on oublie parfois — maladie mentale, intimidation, mort — et qui permet de plonger à nouveau dans la période troublée de l'adolescence.

Les petits mouchoirs (2010)

Troisième long-métrage réalisé par le comédien français Guillaume Canet, Les petits mouchoirs rassemble toute la brochette des grands noms de l'Hexagone: Marion Cotillard, Jean Dujardin, François Cluzet... Ces presque trois heures de chassés-croisés enflammés au sein d'un groupe d'amis écorchés — qui partent en vacances au bord de la mer alors qu'un des leurs est dans le coma à l'hôpital — ont le même ton racoleur et criard que bien des films français. Accueilli dans le chalet de campagne de Max (François Cluzet), le groupe de trentenaires vacille en effet de reproches en embrassades, la proximité et les circonstances dramatiques encourageant à une franchise nouvelle. Aveux, confidences, sorties de placard... Les coups de théâtre ne manquent pas. Même si on se sent vraiment en vacances, le résultat reste un peu prévisible et on se demande franchement ce qui a mis autant de temps à se dénouer.

Blue Valentine (2010)

Jamais je ne me suis sentie aussi profondément mal en regardant un film. Jamais. Et pourtant c'est loin d'être un bémol, car rares sont les films qui atteignent une telle intensité dramatique dès le début et qui savent la nourrir jusqu'à la fin. Blue Valentine raconte l'histoire d'amour désenchantée d'un couple que le hasard a uni trop tôt et qui se retrouvent parents sans crier gare. Bâti sur des allers-retours dans le temps, entre leur jeunesse d'espoir et de folies et la réalité crue du travail et du quotidien, le long-métrage est un portrait extraordinaire de la mécanique du couple, une mise à nu de l'amour quand il dérape. Nominée pour l'Oscar de la meilleure actrice en 2011 grâce à ce rôle arrache-coeur d'une jeune femme désorientée, Michelle Williams déploie ici un immense talent. Ryan Gosling n'est pas en reste avec son rôle de jeune homme résigné à l'avenir bouché, incapable de constater que l'amour peut finir par se perdre sans qu'on comprenne pourquoi. À voir absolument — mais préparez votre coeur.


Towelhead (2007)

Avec Alan Ball à la barre, auquel on doit les scénarios d'American Beauty et de Six Feet Under, je m'attendais à un film absolument spectaculaire. J'ai déchanté assez vite, les premières scènes étant à l'image du reste. De Towelhead, qui raconte la vie d'une jeune Libanaise qui découvre sa sexualité dans une banlieue conservatrice du Texas, je ne connaissais rien mis à part la critique positive de Cousin, qui m'avait intriguée. En toute franchise, au contraire de mon frère, je n'ai pas aimé grand-chose du film: l'histoire est tout bonnement jetée au visage du cinéphile, qui souffre d'une absence de mise en contexte; les interprètes sont presque tous d'un robotisme désespérant et leurs dialogues frisent le pathétisme; les thèmes abordés vont dans tous les sens — immigration, sexualité, viol, maternité, politique — mais au final ne sont qu'effleurés; les décors semblent faits de carton et la direction photo laisse parfois à désirer. Seul point positif: rarement a-t-on vu portrait plus réaliste des affres de l'adolescence.