Ce qu'il faut pour vivre de Benoit Pilon, 2008 (Québec)
C'est quoi ? Dans les années 50, un inuit est transporté dans un sanatorium de Québec pour être traité contre la tuberculose.
C'est comment ? Film lent et extrêmement émouvant. Tiivi, le personnage principal, ne parle pas le français. Il se retrouve complètement déraciné dans un environnement et une langue qui lui sont totalement inconnus. Donc, vous le devinerez, la communication ne sera pas facile ce qui aura comme effet de faire sombrer Tiivi dans le désespoir et la dépression. Et ce, jusqu'à ce qu'il soit mis en contact avec un enfant inuit parlant les deux langues. D'ailleurs, le réalisateur a eu la merveilleuse idée de ne pas sous-tirer les paroles dites en inuit, ce qui nous pousse à comprendre mieux la situation et à deviner ce qu'ils se disent plutôt qu'à réellement le savoir (ainsi qu'à nous mettre dans la peau du personnel médical qui soigne Tiivi). En bout de ligne, j'ai beaucoup aimé ce film, certes, ce n'est pas un film d'action, mais ça nous aide à mieux connaitre une partie de notre histoire ainsi que ce peuple qui cohabite avec nous sur notre territoire et que nous connaissons si peu.
Disponible sur Québec DDL
Pour ce qui est des autres films, c'est fou mais j'ai un blanc de mémoire... Comme c'était avant les vacances, je n'arrive pas à me souvenir des films que j'ai vu. Mais ne vous inquiétez pas, ça va revenir. Je vous en fait part dès que possible.
mercredi 25 août 2010
mardi 24 août 2010
Un nouveauté coté.... -7-
Bonjour !
J'ai passé moi aussi un été pas très branché coté cinéma. C'est qu'avec cette température de rêve, il y a plein d'autre choses à faire. Mais j'ai tout de même vu quelques films dont je vous parlerai très bientôt. En attendant, voici la nouveauté poche de l'année. Un des rare (et c'est vrai que c'est très rare) film coté -7-, donc minable par Mediafilm. Ce navet met en scène nul autre que Brendan Fraser, un de nos "acteur culte" préféré du côté sombre du 7e art. Je vous invite donc à consulter la fiche du film ainsi qu'à vous délecter sur cette affiche terriblement choquante. Je pense pour ma part que je vais tenter une écoute (avec les enfants) juste pour voir jusqu'où ils sont allé. Je vous tiens au courant, bien entendu ! En tk, ça sent la framboise !!! (framboise... Razzie... )
À bientôt, Cousine.
J'ai passé moi aussi un été pas très branché coté cinéma. C'est qu'avec cette température de rêve, il y a plein d'autre choses à faire. Mais j'ai tout de même vu quelques films dont je vous parlerai très bientôt. En attendant, voici la nouveauté poche de l'année. Un des rare (et c'est vrai que c'est très rare) film coté -7-, donc minable par Mediafilm. Ce navet met en scène nul autre que Brendan Fraser, un de nos "acteur culte" préféré du côté sombre du 7e art. Je vous invite donc à consulter la fiche du film ainsi qu'à vous délecter sur cette affiche terriblement choquante. Je pense pour ma part que je vais tenter une écoute (avec les enfants) juste pour voir jusqu'où ils sont allé. Je vous tiens au courant, bien entendu ! En tk, ça sent la framboise !!! (framboise... Razzie... )
À bientôt, Cousine.
vendredi 20 août 2010
Nouveau défi réalisateur
Je me lance un nouveau défi de carrière de réalisateur afin de restarter mon trip cinéphile: Richard Linklater.
J'ai vu 3 films de lui à date:
Before Sunrise
Before Sunset
Fast Food Nation
J'adore ces trois films, alors je me lance dans sa filmographie. Certain films ont l'air très intéressants. J'ai hate de vous raconter! Voici ma liste:
# Slacker (1991)
# Dazed and Confused (1993)
# subUrbia (1996)
# The Newton Boys (1998)
# Waking Life (2001)
# Tape (2001)
# School of Rock (2003)
# Bad News Bears (2005)
# A Scanner Darkly (2006)
# Me and Orson Welles (2009)
J'ai vu 3 films de lui à date:
Before Sunrise
Before Sunset
Fast Food Nation
J'adore ces trois films, alors je me lance dans sa filmographie. Certain films ont l'air très intéressants. J'ai hate de vous raconter! Voici ma liste:
# Slacker (1991)
# Dazed and Confused (1993)
# subUrbia (1996)
# The Newton Boys (1998)
# Waking Life (2001)
# Tape (2001)
# School of Rock (2003)
# Bad News Bears (2005)
# A Scanner Darkly (2006)
# Me and Orson Welles (2009)
jeudi 19 août 2010
L'été est vraiment dur pour la cinéphilie cette année
Je ne pensait pas à en venir qu'à faire si peu de posts. Ça fait au dessus d'un mois!
Ok j'en ai quand même écouté un peu, les voici:
1. Control Alt Delete
Un film au budget modeste, ça se sent, mais qui est le fun à regarder. D'un certain poit de vue, il est même unique à regarder. Je ne dirait pas ici c'est quoi "l'affaire" qui se passe dans le film, car c'est tellement rare et déconcertant que vous devez le découvrir par vous-même! Au début ça m'a semblé exagéré et absurde, mais je me suis rendu compte que c'est le premier film que j'ai vu qui parle de cet aspect de la psychologie. Alors tout à coup le film m'a paru plus plausible.
C'est à voir si ce que je vous dit pique votre curiosité! Un bon petit film, comme on dis.
2. L'initiation
Un film québécois qui m'intriguais depuis un boutte. J'ai été surpris de voir le style que le film a! C'est drôle, ça m'a rappelé Deep Throat! Je ne sais pas comment décrire ce style, c'est comme vieux mais énergique...je l'ai écouté au complet, mais ce n'est pas une film que je recommanderais. Mais la réalisation m'a fait passer un moment de détente rare, c'est à dire le fait d'écouter un film en étant à demi attentif et en en riant en même temps. Un trip extrêmement rare qu'il m'arrive.
3. Les Visiteurs
Un film qui m'a été conseillé par Cousine si je ne me trompe pas. Elle m'a dis que le 1 est bon et que le 2 et 3 sont pas bon.
Alors après cette écoute du 1, j'ai apprécié, mais moyen. C'étais un bon divertissement, mais ça s'arrête là. Mais pour quiconque aime les comédies française, je crois pouvoir dire que c'est à voir. Un film qui m'a fait redécouvrir Jean Reno, duquel je n'avais que vu un film et qui avait une face choquante (inside à Cousine) à mes yeux mais que ce film a réussi à baisser en intensité.
4. 8: The Mormon Proposition
Un documentaire qui traite de la proposition d'abolir le mariage gay en californie qui avait été rendu légal.
Je peux vous dire que si vous n'êtes pas trop pour les religions, et bien votre vision va s'empirer suite à ce documentaire. On y décris la vision de l'église Mormon et on comprend bien les raisons et les fondements de leur décision de faire cette proposition. Le documentaire est intéressant et plaisant à écouter. Je l'ai trouvé très instructif, on sent qu'on a appris quelque chose.
Je trouve que c'est à voir, ne serait-ce que pour vous renseigner davantage sur les pathétismes de la religion. Et pour aussi voir combien certaines personnes sont affectées par celà.
5. Échangistes
Un autre film québécois qui m'intriguais.
Du coup, la réalisation surprend: elle est hors du commun, mais un peu dans le sens négatif du terme; je me demandais si j'allais continuer au début. Mais une fois environ 20 minutes passées, c'est le contraire, j'étais embarqué et aimait le film!
Il faut dire que le sujet amené nous met en état de questionnement: est-ce que je serais "game" ou "capable" de faire ou de penser comme eux font?
En fin du compte, j'ai trouvé ce film très bon. Un sujet rarement amené dans les films et qui a été bien traité je trouve dans celui-ci.
Alors je conseille, pour quiconque le sujet intéresse.
Ok j'en ai quand même écouté un peu, les voici:
1. Control Alt Delete
Un film au budget modeste, ça se sent, mais qui est le fun à regarder. D'un certain poit de vue, il est même unique à regarder. Je ne dirait pas ici c'est quoi "l'affaire" qui se passe dans le film, car c'est tellement rare et déconcertant que vous devez le découvrir par vous-même! Au début ça m'a semblé exagéré et absurde, mais je me suis rendu compte que c'est le premier film que j'ai vu qui parle de cet aspect de la psychologie. Alors tout à coup le film m'a paru plus plausible.
C'est à voir si ce que je vous dit pique votre curiosité! Un bon petit film, comme on dis.
2. L'initiation
Un film québécois qui m'intriguais depuis un boutte. J'ai été surpris de voir le style que le film a! C'est drôle, ça m'a rappelé Deep Throat! Je ne sais pas comment décrire ce style, c'est comme vieux mais énergique...je l'ai écouté au complet, mais ce n'est pas une film que je recommanderais. Mais la réalisation m'a fait passer un moment de détente rare, c'est à dire le fait d'écouter un film en étant à demi attentif et en en riant en même temps. Un trip extrêmement rare qu'il m'arrive.
3. Les Visiteurs
Un film qui m'a été conseillé par Cousine si je ne me trompe pas. Elle m'a dis que le 1 est bon et que le 2 et 3 sont pas bon.
Alors après cette écoute du 1, j'ai apprécié, mais moyen. C'étais un bon divertissement, mais ça s'arrête là. Mais pour quiconque aime les comédies française, je crois pouvoir dire que c'est à voir. Un film qui m'a fait redécouvrir Jean Reno, duquel je n'avais que vu un film et qui avait une face choquante (inside à Cousine) à mes yeux mais que ce film a réussi à baisser en intensité.
4. 8: The Mormon Proposition
Un documentaire qui traite de la proposition d'abolir le mariage gay en californie qui avait été rendu légal.
Je peux vous dire que si vous n'êtes pas trop pour les religions, et bien votre vision va s'empirer suite à ce documentaire. On y décris la vision de l'église Mormon et on comprend bien les raisons et les fondements de leur décision de faire cette proposition. Le documentaire est intéressant et plaisant à écouter. Je l'ai trouvé très instructif, on sent qu'on a appris quelque chose.
Je trouve que c'est à voir, ne serait-ce que pour vous renseigner davantage sur les pathétismes de la religion. Et pour aussi voir combien certaines personnes sont affectées par celà.
5. Échangistes
Un autre film québécois qui m'intriguais.
Du coup, la réalisation surprend: elle est hors du commun, mais un peu dans le sens négatif du terme; je me demandais si j'allais continuer au début. Mais une fois environ 20 minutes passées, c'est le contraire, j'étais embarqué et aimait le film!
Il faut dire que le sujet amené nous met en état de questionnement: est-ce que je serais "game" ou "capable" de faire ou de penser comme eux font?
En fin du compte, j'ai trouvé ce film très bon. Un sujet rarement amené dans les films et qui a été bien traité je trouve dans celui-ci.
Alors je conseille, pour quiconque le sujet intéresse.
lundi 9 août 2010
Trois écoutes de Geneviève
Shutter Island: décoiffant
Même s'il est une adaptation du roman éponyme de Dennis Lehane, Shutter Island a une âme - qualité que tous les longs-métrages ne peuvent se targuer d'avoir. Leonardo DiCaprio y est d'ailleurs au sommet de son art, jonglant avec les aspects de son rôle dans un réalisme et une crédibilité qu'on lui connaissait, mais qui atteignent ici une quasi perfection.
Son rôle de policier américain coincé dans une île, où il doit retrouver une meurtrière échappée d'un hôpital psychiatrique, sert bien le scénario impeccable, aussi rebondissant que délirant, qui nous tient carrément vissés à l'écran. Folie, doute, colère, remords, vengeance se mélangent et bientôt on n'attend plus que la fin, tellement surprenante qu'on crie au génie une fois l'émotion passée.
L'atmosphère confinée d'une île où tout ne tourne pas rond, la photographie magnifique qui met en valeur un scénario étanche et l'interprétation juste des acteurs valent la peine que vous passiez plus de deux heures devant votre télé. À voir absolument.
Forrest Gump: charmant, sans plus
Non, je n'avais jamais vu Forrest Gump avant le mois de juillet dernier. Après des années à me faire dire que «ça manquait à ma culture» de cinéphile, j'ai remédié à la situation. Verdict? Vous le savez déjà: charmant, sans plus.
Le personnage de Forrest est adorable, j'en conviens. Impossible de n'être pas touché par sa naïveté, son humilité et sa générosité. L'histoire de son enfance, sa longue amitié avec Jenny, son regard d'enfant sur des moments historiques graves m'ont beaucoup plu, surtout que Tom Hanks plonge bien dans son rôle.
Mais, à mon avis, le film est trop long. Plusieurs scènes auraient pu sauter au montage, entre autres celle où il rencontre son acolyte rescapé de la guerre avec des filles de joies et l'autre, un peu absurde, où il parcourt les États-Unis pendant des mois au pas de course. Il y a dans Forrest Gump quelques endroits où cet humour américain, celui «qui veut faire drôle», m'a grandement agacée. Vous savez, ces scènes un peu improbables, au dialogue déficient, où on ressent un malaise parce qu'elles sont inutiles?
Mais il y a des beaux moments, parfois on a quelques larmes, et le film atteint son but: nous faire réfléchir sur la détermination, le courage et l'amour, qui au fond n'ont pas besoin d'une grande intelligence mais simplement de volonté.
Inception: le grand art
On s'en rappellera comme du phénomène cinématographique de l'été 2010, comme le nouveau chef-d'oeuvre de Christopher Nolan acclamé par la critique mondiale. Que dire de ce film mené de main de maître, mariant la science-fiction à la plus simple humanité, ouvrant de multiples portes sur l'esprit humain sans jamais tomber dans l'ultime piège du trop?
Encore une fois, Leonardo DiCaprio (Dom Cobb) impressionne. Spécialiste de l'extraction, un principe qui rend possible le vol d'idées et de secrets dans le subconscient d'une personne endormie - et donc vulnérable -, il se voit offrir une mission qui pourrait lui permettre de trouver la rédemption. Aux côtés d'une solide équipe, Dom Cobb se lance donc dans l'aventure dangereuse d'implanter une idée dans l'esprit d'un homme d'affaires protégé de toutes part.
Dans le tourbillon d'action, plusieurs scènes quasi immobiles donnent un ton réflexif au long-métrage, dont la réalisation lucide permet de lâcher prise et de sombrer soi-même dans un état semi-inconscient. La réalité et le rêve finissent par ne faire qu'un, un sentiment qui déroute mais indispensable pour soutenir le rythme d'Inception. En plus d'être visuellement réussi, le film s'incruste dans les racoins de notre subconscient, où personne d'autre n'avait osé cogner jusqu'à présent. À voir, lui aussi, absolument.
Même s'il est une adaptation du roman éponyme de Dennis Lehane, Shutter Island a une âme - qualité que tous les longs-métrages ne peuvent se targuer d'avoir. Leonardo DiCaprio y est d'ailleurs au sommet de son art, jonglant avec les aspects de son rôle dans un réalisme et une crédibilité qu'on lui connaissait, mais qui atteignent ici une quasi perfection.
Son rôle de policier américain coincé dans une île, où il doit retrouver une meurtrière échappée d'un hôpital psychiatrique, sert bien le scénario impeccable, aussi rebondissant que délirant, qui nous tient carrément vissés à l'écran. Folie, doute, colère, remords, vengeance se mélangent et bientôt on n'attend plus que la fin, tellement surprenante qu'on crie au génie une fois l'émotion passée.
L'atmosphère confinée d'une île où tout ne tourne pas rond, la photographie magnifique qui met en valeur un scénario étanche et l'interprétation juste des acteurs valent la peine que vous passiez plus de deux heures devant votre télé. À voir absolument.
Forrest Gump: charmant, sans plus
Non, je n'avais jamais vu Forrest Gump avant le mois de juillet dernier. Après des années à me faire dire que «ça manquait à ma culture» de cinéphile, j'ai remédié à la situation. Verdict? Vous le savez déjà: charmant, sans plus.
Le personnage de Forrest est adorable, j'en conviens. Impossible de n'être pas touché par sa naïveté, son humilité et sa générosité. L'histoire de son enfance, sa longue amitié avec Jenny, son regard d'enfant sur des moments historiques graves m'ont beaucoup plu, surtout que Tom Hanks plonge bien dans son rôle.
Mais, à mon avis, le film est trop long. Plusieurs scènes auraient pu sauter au montage, entre autres celle où il rencontre son acolyte rescapé de la guerre avec des filles de joies et l'autre, un peu absurde, où il parcourt les États-Unis pendant des mois au pas de course. Il y a dans Forrest Gump quelques endroits où cet humour américain, celui «qui veut faire drôle», m'a grandement agacée. Vous savez, ces scènes un peu improbables, au dialogue déficient, où on ressent un malaise parce qu'elles sont inutiles?
Mais il y a des beaux moments, parfois on a quelques larmes, et le film atteint son but: nous faire réfléchir sur la détermination, le courage et l'amour, qui au fond n'ont pas besoin d'une grande intelligence mais simplement de volonté.
Inception: le grand art
On s'en rappellera comme du phénomène cinématographique de l'été 2010, comme le nouveau chef-d'oeuvre de Christopher Nolan acclamé par la critique mondiale. Que dire de ce film mené de main de maître, mariant la science-fiction à la plus simple humanité, ouvrant de multiples portes sur l'esprit humain sans jamais tomber dans l'ultime piège du trop?
Encore une fois, Leonardo DiCaprio (Dom Cobb) impressionne. Spécialiste de l'extraction, un principe qui rend possible le vol d'idées et de secrets dans le subconscient d'une personne endormie - et donc vulnérable -, il se voit offrir une mission qui pourrait lui permettre de trouver la rédemption. Aux côtés d'une solide équipe, Dom Cobb se lance donc dans l'aventure dangereuse d'implanter une idée dans l'esprit d'un homme d'affaires protégé de toutes part.
Dans le tourbillon d'action, plusieurs scènes quasi immobiles donnent un ton réflexif au long-métrage, dont la réalisation lucide permet de lâcher prise et de sombrer soi-même dans un état semi-inconscient. La réalité et le rêve finissent par ne faire qu'un, un sentiment qui déroute mais indispensable pour soutenir le rythme d'Inception. En plus d'être visuellement réussi, le film s'incruste dans les racoins de notre subconscient, où personne d'autre n'avait osé cogner jusqu'à présent. À voir, lui aussi, absolument.
jeudi 5 août 2010
La dérive douce d'un enfant de Petit-Goâve
Faire un film sur un écrivain, c'est dessiner une vie avec des séquences, c'est écrire les mots avec des images. Le défi se relève, mais encore faut-il savoir lire entre les lignes... Dans le cas de La dérive douce d'un enfant de Petit-Goâve, long périple bercé par la voix de l'écrivain-tout-court Dany Laferrière, la chandelle a de quoi être fière: la dérive est douce, certes, et le port se pointe à l'horizon.
Réalisé par Pedro Ruiz en 2009, le documentaire se veut un voyage dans l'univers de cet écrivain haïticoquébécois qui, même s'il se dit loin de son enfance, écrit des livres qui en rappellent la mémoire. Talentueusement mis en valeur par une caméra attentive, très libre, qui s'offre des regards sensibles et colorés sympathiquement perchés, Dany se fait mobile et redécouvre ses chemins parcourus. Sait-il quelle «star» il est devenu, ce que ses livres portent de lui jusqu'aux autres?
À Paris, New York, Lyon, Vienne, Saint-Malo, Montréal, Port-au-Prince et Petit-Goâve, ils sont plusieurs à parler de lui comme d'un ami d'abord, d'un écrivain ensuite, porté par une personnalité entière et une humanité rare. Le film est parsemé de ces plans où Dany contemple, lit, se souvient, souvent avec émotion et toujours devant ces paysages familiers qui l'ont façonné. Lorsque, de retour dans son pays, il constate la proximité de ses confrères, c'est aussi le moment où il retrouve, sans amertume, les racines de sa plume. Et quand, immobile, Dany relit ses romans, phrase par phrase, c'est là que dans ses mains ses livres revivent, de Pays sans chapeau jusqu'à L'énigme du retour, avec sa voix chantante parfois un brin saccadée.
Sans surprise, le documentaire n'a pas ce conformisme figé qu'ont trop souvent les biographies traditionnelles, ni le ton moralisateur pris par ceux qui ont eu la vie dure. Même s'il a connu la dictature, l'exil, les fonds de tiroirs, Dany reste à l'écran d'une humilité nonchalante, assortie d'un humour à sourires en coin. La direction artistique bien assumée donne à l'auteur la qualité de personnage, qui colle bien à son esprit libertaire. On pourrait bien reprocher à La dérive douce son entière liberté, son déni des idées préconçues, son absence de censure. Mais un documentaire peut-il être trop humain?
L'écrivain, tricoté dans (par?) ses livres, donne à ce point le goût d'écrire que le désir devient presque une urgence, du moins pour le spectateur assidu. On remonte soi-même le cours des villes, comme si dans les rues ou dans la mer les mots formaient une boucle. La dérive douce est un nouvel exil mais à rebours, une grande respiration, même s'il prend la forme évidente d'une révérence.
«J'ai cru au début que les livres venaient de moi. Maintenant je commence à croire que je viens de mes livres», lance Dany en finale. Dans ce cas, dirai-je, La dérive douce a aussi fait naître Dany, car ce film est un autre livre qu'il a écrit, cette fois pour l'entendre. Un livre rédigé sur ses propres traces, en remontant sa vie.
Geneviève Tremblay
Réalisé par Pedro Ruiz en 2009, le documentaire se veut un voyage dans l'univers de cet écrivain haïticoquébécois qui, même s'il se dit loin de son enfance, écrit des livres qui en rappellent la mémoire. Talentueusement mis en valeur par une caméra attentive, très libre, qui s'offre des regards sensibles et colorés sympathiquement perchés, Dany se fait mobile et redécouvre ses chemins parcourus. Sait-il quelle «star» il est devenu, ce que ses livres portent de lui jusqu'aux autres?
À Paris, New York, Lyon, Vienne, Saint-Malo, Montréal, Port-au-Prince et Petit-Goâve, ils sont plusieurs à parler de lui comme d'un ami d'abord, d'un écrivain ensuite, porté par une personnalité entière et une humanité rare. Le film est parsemé de ces plans où Dany contemple, lit, se souvient, souvent avec émotion et toujours devant ces paysages familiers qui l'ont façonné. Lorsque, de retour dans son pays, il constate la proximité de ses confrères, c'est aussi le moment où il retrouve, sans amertume, les racines de sa plume. Et quand, immobile, Dany relit ses romans, phrase par phrase, c'est là que dans ses mains ses livres revivent, de Pays sans chapeau jusqu'à L'énigme du retour, avec sa voix chantante parfois un brin saccadée.
Sans surprise, le documentaire n'a pas ce conformisme figé qu'ont trop souvent les biographies traditionnelles, ni le ton moralisateur pris par ceux qui ont eu la vie dure. Même s'il a connu la dictature, l'exil, les fonds de tiroirs, Dany reste à l'écran d'une humilité nonchalante, assortie d'un humour à sourires en coin. La direction artistique bien assumée donne à l'auteur la qualité de personnage, qui colle bien à son esprit libertaire. On pourrait bien reprocher à La dérive douce son entière liberté, son déni des idées préconçues, son absence de censure. Mais un documentaire peut-il être trop humain?
L'écrivain, tricoté dans (par?) ses livres, donne à ce point le goût d'écrire que le désir devient presque une urgence, du moins pour le spectateur assidu. On remonte soi-même le cours des villes, comme si dans les rues ou dans la mer les mots formaient une boucle. La dérive douce est un nouvel exil mais à rebours, une grande respiration, même s'il prend la forme évidente d'une révérence.
«J'ai cru au début que les livres venaient de moi. Maintenant je commence à croire que je viens de mes livres», lance Dany en finale. Dans ce cas, dirai-je, La dérive douce a aussi fait naître Dany, car ce film est un autre livre qu'il a écrit, cette fois pour l'entendre. Un livre rédigé sur ses propres traces, en remontant sa vie.
Geneviève Tremblay
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