Voilà enfin la deuxième fournée de ma série d'écoutes s'adressant à un public féminin — quoique Messieurs, certains films ici listés pourraient grandement vous plaire. Bien plus intellectuels que le décourageant Leap Year, ils abordent des thèmes plus poussés, dont le deuil (The Greatest), la philosophie de l'amour (Before Sunrise/Sunset) et l'immigration (House of Sand and Fog).
Before Sunrise (1995) et Before Sunset (2004)
Rarement ai-je regardé d'aussi extraordinaires longs-métrages sur la vie en voyage et les rencontres qu'elle procure. Presque exclusivement axés sur le dialogue, Before Sunrise et sa suite, Before Sunset, suivent d'abord la brève rencontre viennoise, puis les retrouvailles parisiennes de l'Américain Jesse (charmant Ethan Hawke) et de la Française Céline (rayonnante Julie Delpy). En 1995, à bord d'un train pour Vienne, les deux voyageurs se découvrent une rare complicité et passent la nuit suivante à vagabonder dans la capitale autrichienne. Chacun devant retourner dans son pays respectif, ce temps compté leur bâtit un moment de perfection, que tous deux savent éphémère — et pourtant, comme tous les jeunes qui partent pour l'inconnu sans plan établi, ils représentent cet espoir sans limites de la jeunesse, un espoir à mes yeux réaliste et nécessaire. Presque dix ans plus tard, les deux adultes se retrouvent cette fois, un peu par hasard, pour un après-midi dans la ville de Paris où travaille Céline et où Jesse termine la promotion de son livre. Maturité aidant, chacun ayant une vie plus «rangée», les dialogues de Before Sunset sont savoureux et davantage maîtrisés. Tout coule de source. On se retrouve dans les personnages encore plus que neuf ans plus tôt, on rit aux éclats et leur chimie époustouflante nous tord à nouveau le ventre. Tout est-il possible? Faut-il ou ne faut-il pas croire aux hasards? Before Sunrise est en soi une belle leçon, que complète à perfection Before Sunset. Regards critiques et humains sur l'amour et la vie, les longs-métrages abordent tout ce dont on oublie de parler dans nos quotidiens de grande vitesse, donnent espoir et dégagent une belle lumière. Et s'il fallait voir dans certaines rencontres la preuve que tout est possible? La certitude qu'il suffit de croire...
House of Sand and Fog (2003)
Quel drôle de film que ce House of Sand and Fog, pas mauvais mais éparpillé, où les coups de théâtre s'accumulent jusqu'à frôler l'hystérie. À la mort de son père, une jeune femme en hérite une jolie maison avec vue sur la mer, au bord du Pacifique, à San Francisco. Son mari venant de la quitter, elle n'ouvre pas son courrier, erre comme une âme en peine, pour finir par apprendre... qu'elle est expulsée de la maison, devenue par un malheureux malentendu la propriété du comté. Horreur. Elle se bat donc pour reprendre possession de son bien, elle qui n'a plus rien et dort dans sa voiture, engageant du même coup une véritable bataille — le mot n'est pas trop fort — pour renvoyer chez eux la famille iranienne qui a racheté la maison. Si certaines scènes sont discutables et si le scénario, exclusivement basé sur la maison, vacille un peu, la sublime performance de Ben Kingsley (Schindler's List, Shutter Island) et de sa touchante famille donnent heureusement une dimension historique au long-métrage, qui en devient du coup bien plus intéressant. L'ambiance d'urgence et de noirceur est par ailleurs bien réussie, et les diverses extrémités auxquelles sont poussés les personnages restent foncièrement humaines. Un bon moment cinéma, mais qui soulève quelques points d'interrogation tout à fait légitimes.
The Greatest (2009)
Une belle brochette d'acteurs se côtoie dans ce film discret, mais au thème intéressant: le deuil. Une jeune étudiante de 17 ans (convaincante Carey Mulligan), tombée enceinte lors de sa première nuit avec le garçon de ses rêves, se retrouve dans la maison des parents de celui-ci quand il meurt précocement dans un accident de voiture. Le père (très juste Pierce Brosnan) et la mère (touchante Susan Sarandon) vivent leur deuil chacun à sa manière, dans tous les extrêmes possibles, ayant aussi à accepter la venue du bébé et la présence d'une fille-mère qui leur est inconnue. Franchement un bon film, profondément émouvant par moments, parfois même original dans son traitement. À souligner, la performance arrache-tripes du frère du mort, qui rend à perfection l'état dans lequel peut se trouver un jeune adolescent perdu après la mort de son frère aîné.
Before Sunrise (1995) et Before Sunset (2004)
Rarement ai-je regardé d'aussi extraordinaires longs-métrages sur la vie en voyage et les rencontres qu'elle procure. Presque exclusivement axés sur le dialogue, Before Sunrise et sa suite, Before Sunset, suivent d'abord la brève rencontre viennoise, puis les retrouvailles parisiennes de l'Américain Jesse (charmant Ethan Hawke) et de la Française Céline (rayonnante Julie Delpy). En 1995, à bord d'un train pour Vienne, les deux voyageurs se découvrent une rare complicité et passent la nuit suivante à vagabonder dans la capitale autrichienne. Chacun devant retourner dans son pays respectif, ce temps compté leur bâtit un moment de perfection, que tous deux savent éphémère — et pourtant, comme tous les jeunes qui partent pour l'inconnu sans plan établi, ils représentent cet espoir sans limites de la jeunesse, un espoir à mes yeux réaliste et nécessaire. Presque dix ans plus tard, les deux adultes se retrouvent cette fois, un peu par hasard, pour un après-midi dans la ville de Paris où travaille Céline et où Jesse termine la promotion de son livre. Maturité aidant, chacun ayant une vie plus «rangée», les dialogues de Before Sunset sont savoureux et davantage maîtrisés. Tout coule de source. On se retrouve dans les personnages encore plus que neuf ans plus tôt, on rit aux éclats et leur chimie époustouflante nous tord à nouveau le ventre. Tout est-il possible? Faut-il ou ne faut-il pas croire aux hasards? Before Sunrise est en soi une belle leçon, que complète à perfection Before Sunset. Regards critiques et humains sur l'amour et la vie, les longs-métrages abordent tout ce dont on oublie de parler dans nos quotidiens de grande vitesse, donnent espoir et dégagent une belle lumière. Et s'il fallait voir dans certaines rencontres la preuve que tout est possible? La certitude qu'il suffit de croire...
Quel drôle de film que ce House of Sand and Fog, pas mauvais mais éparpillé, où les coups de théâtre s'accumulent jusqu'à frôler l'hystérie. À la mort de son père, une jeune femme en hérite une jolie maison avec vue sur la mer, au bord du Pacifique, à San Francisco. Son mari venant de la quitter, elle n'ouvre pas son courrier, erre comme une âme en peine, pour finir par apprendre... qu'elle est expulsée de la maison, devenue par un malheureux malentendu la propriété du comté. Horreur. Elle se bat donc pour reprendre possession de son bien, elle qui n'a plus rien et dort dans sa voiture, engageant du même coup une véritable bataille — le mot n'est pas trop fort — pour renvoyer chez eux la famille iranienne qui a racheté la maison. Si certaines scènes sont discutables et si le scénario, exclusivement basé sur la maison, vacille un peu, la sublime performance de Ben Kingsley (Schindler's List, Shutter Island) et de sa touchante famille donnent heureusement une dimension historique au long-métrage, qui en devient du coup bien plus intéressant. L'ambiance d'urgence et de noirceur est par ailleurs bien réussie, et les diverses extrémités auxquelles sont poussés les personnages restent foncièrement humaines. Un bon moment cinéma, mais qui soulève quelques points d'interrogation tout à fait légitimes.
The Greatest (2009)
Une belle brochette d'acteurs se côtoie dans ce film discret, mais au thème intéressant: le deuil. Une jeune étudiante de 17 ans (convaincante Carey Mulligan), tombée enceinte lors de sa première nuit avec le garçon de ses rêves, se retrouve dans la maison des parents de celui-ci quand il meurt précocement dans un accident de voiture. Le père (très juste Pierce Brosnan) et la mère (touchante Susan Sarandon) vivent leur deuil chacun à sa manière, dans tous les extrêmes possibles, ayant aussi à accepter la venue du bébé et la présence d'une fille-mère qui leur est inconnue. Franchement un bon film, profondément émouvant par moments, parfois même original dans son traitement. À souligner, la performance arrache-tripes du frère du mort, qui rend à perfection l'état dans lequel peut se trouver un jeune adolescent perdu après la mort de son frère aîné.
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