dimanche 3 juin 2012

Poupoupidou sur les nuages

Suivant le conseil d'un collègue et pour combler mes heures en avion jusqu'à Istanbul, je me suis plongée dans le délicat Poupoupidou, long-métrage sorti l'an dernier et réalisé par le discret Gérald Hustache-Mathieu. Disons-le tout de suite, rarement ai-je été si promptement charmée par un film noir. L'ambiance mi-polar mi-cabaret, le casting solide et le thème intriguant «à la Marilyn», le tout mis en scène dans un bled perdu, sont fascinants.

En plein hiver français, dans le village de Mouthe qu'on dit le plus froid du pays, un suicide. Et pas n'importe lequel: celui de Candice Lecoeur, star locale ayant tous les traits de la légendaire Marilyn Monroe — dont elle se voulait d'ailleurs la réincarnation.  Retrouvée dans la neige derrière le village, elle attise la plume de l'écrivain Rousseau, auteur célèbre de romans noirs, alors en panne d'inspiration. Inutile de dire qu'il se rue à Mouthe pour enquêter sur l'affaire, pour côtoyer Candice par le biais de ses journaux intimes jusqu'à croire l'avoir connue.

Mélange d'art, d'enquête et de littérature, truffé de références à la célèbre actrice et de retours dans le temps, Poupoupidou empoigne. Candice se fait la narratrice du film, la voix qui nous guide de ses débuts jusqu'à sa mort étrange. L'icône de la belle blonde aux grands démons colle à la peau de Rousseau qui, comme dans tous les polars, découvre qu'un suicide cache toujours une mort plus compliquée. Une plongée en mode mystère à regarder les genoux serrés, dans le noir et le silence pour profiter de la superbe photographie. Et avec une grande couverture pour oublier le froid.

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