samedi 20 août 2011

Un été cinéma... en voyage

C'est pour combler les 6 heures de vol et égayer mon séjour en Californie que j'ai regardé ces cinq longs-métrages, après un été ma foi assez pauvre en termes de cinéma — travail oblige. Un retour très apprécié dans l'univers du septième art.

Red Riding Hood (2011)

Qui ne connaît pas le conte millénaire du Petit chaperon rouge? C'est justement parce qu'il est si commun qu'en faire un film aurait pu s'avérer une catastrophe. Mais dans ce cas-ci, la magie opère: au coeur d'un village reculé au fond des bois, une jeune fille à la peau blanche comme neige se découvre un lien avec le loup-garou, bête féroce tapie dans la forêt et qui, quand elle ne tue pas, épouvante les villageois. Grâce à une caméra mobile et à une atmosphère de tension et de mystère constante, on se retrouve plongé dans cette fable ensorcelante, qui n'a plus rien de la morale un peu macabre pour enfants. Produit par Leonardo DiCaprio (!), Red Riding Hood est un bon divertissement, surtout une plongée réussie dans un univers imaginaire où mort et amour sauvage s'invitent chacun leur tour.


A Better Life (2011)

Los Angeles, terre d'accueil des milliers d'immigrants clandestins qui traversent la frontière depuis le Mexique chaque année. Dans un quartier anonyme, un père de famille, Carlos, et son fils vivent dans une maison modeste, visiblement pauvres comme nombre de leurs compatriotes. Homme à tout faire dans une entreprise d'entretien paysager, Carlos souhaite se sortir de la misère pour que son fils, qui fréquente l'école sans grand intérêt, puisse se bâtir un avenir. Le scénario, pourtant simple, est admirablement bien rendu grâce à l'interprétation des deux personnages principaux et de la chimie père/fils qu'ils partagent. Mis à part quelques scènes ma foi ridicules — où le réalisateur semble avoir voulu donner un genre contemplatif qui ne colle pas du tout à son oeuvre —, A Better Life est un film émouvant, humain, qui nous fait voir de l'intérieur ce que vivent quotidiennement ces immigrants qui quittent leur terre natale, leurs racines, pour fonder leur espoir ailleurs.

Les Invités de mon père (2009)

Premier sourcillement: le scénario ressemble à s'y méprendre à Une brève histoire du tracteur en Ukraine, un livre de Marina Lewycka que j'ai lu à reculons il y a quelques années. Si le film n'est pas une adaptation, il est une oeuvre originale qui manque pourtant d'un souffle de créativité. C'est simple: Lucien, un médecin à la retraite de 80 ans ayant toujours été activement impliqué dans les causes humanitaires, décide d'épouser en blanc une belle immigrante moldave pour lui éviter d'être expulsée de France. Aux abords charitable, ce mariage tourne rapidement à l'enfer pour la famille, qui doit jongler avec le tempérament de feu de madame et l'attitude de plus en plus louche de Lucien. En soi, ce n'est pas une mauvaise comédie, mais disons qu'après avoir lu un livre étant presque une copie conforme du film, le thème devient un peu... éventé. Mais il reste intéressant si vous aimez le chaos familial et les situations improbables.

De vrais mensonges (2009)

Je n'avais jamais entendu parler de ce film où Audrey Tautou, vedette d'Amélie Poulain, tient la vedette. Et ma foi, ce n'est peut-être pas pour rien: mis à part l'interprétation lumineuse de Nathalie Baye, il n'y a pas grand chose d'intéressant à ce long-métrage français, où les quiproquos s'accumulent jusqu'à nous rendre mal à l'aise. Audrey Tautou, en propriétaire de salon égocentrique et abrupte, reçoit un matin une lettre d'amour anonyme de son employé maghrébin, qui la voit dans sa soupe — mais sans la connaître... Tautou, alias Émilie-coeur-de-pierre, décide de faire croire à sa mère célibataire et semi dépressive que cette lettre lui était destinée pour la ramener à la vie. Et la suite n'est que pathétisme, alimenté par les tentatives pour sauver la situation qui s'envenime entre employeur et employé quand le pot aux roses finit par se fracasser. L'interprétation de l'amoureux éconduit, Sami Bouajila, est d'une sécheresse et d'une banalité que j'ai rarement vues, tandis que le film s'étire jusqu'à ce qu'on se demande si on ne rêve pas. Et la chute? N'en parlons pas, j'en ai encore des frissons de désespoir.

The Motorcycle Diaries (2004)

Dernier sur la liste, mais non le moindre: l'épopée du Che Guevara en Amérique Latine, à dos de moto avec Alberto, son complice de l'époque — une aventure qui fera réaliser à ce jeune médecin de 23 ans que sa vocation sera celle d'un révolutionnaire. C'est ce voyage en terres presque vierges, sur un chemin où abondent les peuples indigènes authentiques en manque de justice, que la vie du Che, ses idéaux surtout, se transforment. Porté par des images magnifiques, une caméra observatrice et des dialogues savoureux, mélangeant humour, amour et amitié en doses très justes, The Motorcycle Diaries est le film par excellence pour connaître un brin de la jeunesse du Che et vivre un roadtrip sans sortir de chez soi. Et le film soulève une question: si le Che avait vraiment le tempérament doux et curieux qu'on lui prête dans cette aventure, comment a-t-il bien pu commettre toutes ces atrocités pour le compte du régime Castro?

1 commentaire:

  1. Hahaha !! Je ne sais pas pourquoi, mais je n'avais pas vu ton post.

    J'adore ta critique de "De vrai mensonges", tu le démolis tellement bien, c'est croustillant !!!

    J'ai vu Motorcycle Diairies il y a qque années, et effectivement, le caractère est sans aucun doute romancé.

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