jeudi 15 mars 2012

Quand les classiques sont encore bons

Groundhog Day (Harold Ramis — 1993)

Il y a des classiques qu'on met du temps avant de regarder, des films que tous les cinéphiles nous vantent sans qu'on puisse contribuer à l'éloge. Groundhog Day en fait partie. Pour bien l'apprécier d'ailleurs, il faut l'aborder sans a priori ni préjugé, se laisser emporter par l'apparente absurdité du thème — une journée qui, littéralement, n'en finit plus — et profiter de l'excellente prestation de Bill Murray en journaliste blasé. L'évolution psychologique de son personnage est savoureuse, nuancée, crédible — tout comme celle de sa collègue Andie MacDowell, au naturel déconcertant. Amusant, intrigant, le long-métrage n'est pas un chef-d'oeuvre du cinéma, mais il a l'avantage de traiter simplement d'une réalité de vie qui, sans la créativité du scénario, n'aurait pas pu être aussi brillamment illustrée. Je ne veux pas m'avancer en terrain délicat, mais je comparerais un peu Groundhog Day au phénomène du Petit prince: il faut sans doute plus d'une écoute, et même à plusieurs années d'intervalle, pour bien en éclaircir les plus infinies subtilités.

Another Year (Mike Leigh — 2010)

Quel film. Celui-ci n'est peut-être pas un encore classique, mais il risque de le devenir. Cousine mentionnait d'ailleurs dans sa critique d'août dernier que Mediafilm, principal responsable des cotes au Québec, lui a attribué la rarissime cote 2 - Remarquable, soit un premier pas vers le chef-d'oeuvre. Impossible, donc, de vous endormir sur votre divan ou de soupirer de découragement devant ce drame psychologique anglais, qui traite du bonheur dans toutes ses déclinaisons — vous seriez soit insensibles, soit drôlement blasés. Avec son humour toujours juste, ses personnages tellement vrais qu'on les déteste et les adore tout à la fois, et surtout grâce à ses thèmes finement traités, laissant toute la place aux dialogues, Another Year a tout d'un classique, justement. Autre grande qualité du film: son intemporalité. Il traite d'amour, de travail, d'amitié, de famille dans leurs plus simples éléments, comme si au fond tout allait de soi dans notre monde de fous.

1 commentaire:

  1. Je savais que tu aimerais Another Year. J'aurais aimé le revoir avec toi. Un jour peut-être. Cousino, je te le suggère.

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