mardi 28 février 2012

Cinéphilie au féminin (1)

Me voilà lancée dans l'écoute de films qui, à défaut d'être «féministes», parlent du moins de la vie d'une femme ou de relations de couples. Les longs-métrages de cette première fournée sont largement destinés au grand public... mais leurs qualités photographiques ou scénaristiques restent pour certains indéniables.

My Week with Marilyn (2011)

Hélas, je dois me ranger du côté de la critique et admettre que le long-métrage si attendu sur la légendaire Marilyn, bien que très joliment tourné, manque de substance. Il faut dire que le court espace temps qu'il relate, soit la semaine consacrée au tournage du film The Prince and the Showgirl de Sir Laurence Olivier dans l'Angleterre de 1956, n'arrange pas l'intrigue. Cette Week with Marilyn est celle qu'a vécue le jeune Colin Clark, alors fraîchement diplômé d'Oxford, avec la belle star américaine sur le plateau du tournage où il a réussi, on se demande encore pourquoi, à se faire engager. Illuminé par Marilyn, Colin partage avec elle des moments volés, fort beaux, où l'on découvre en parallèle le talent immense de Michelle Williams, qui incarne avec brio la femme ô combien tourmentée. Vous serez charmés autant par les images que par le «paradoxe Marilyn», souvent en proie à de terribles crises d'angoisse au beau milieu d'une scène. Mais au final cette histoire n'est qu'un simple regard porté sur le passé de Colin Clark, dont on constate le trouble et l'amour idéalisé, et qui ne creuse pas la vie de Marilyn autant qu'on l'aurait souhaité.

Eat, Pray, Love (2010)

J'avais lu et adoré le récit au même titre d'Elizabeth Gilbert, publié en 2006 et qui a connu, aux États-Unis du moins, un succès immédiat. Cette journaliste américaine, à la carrière établie et à la vie apparemment bien accomplie, a tout quitté pour voyager un an autour du monde à la suite de son difficile divorce. Italie (Eat), Inde (Pray) et Indonésie (Love) ont été son chemin de croix, où elle a remonté le fil d'elle-même pour trouver sa «balance», son identité. Évidemment, la «machine cinématographique» américaine a profité du succès du livre, et sans doute du thème fort à propos en ces temps de profond déboussolement occidental, pour en faire un succès en salles. Mais je dois dire que malgré le regard et le style très américains — un regard de bourgeois qui se retrouve dans l'abondance alors que plus de la moitié de la planète vit dans la pauvreté —, le long-métrage est agréable à regarder, surtout à vivre. Si on se place du point de vue d'Elizabeth (que Julia Roberts interprète admirablement), le film est adorable, beau et rond, et il fait du bien. Chaque pays est visuellement bien rendu, l'évolution psychologique d'Elizabeth aussi. Belles interprétations de Richard Jenkins (qu'on a vu dans The Visitor) en Texan reconverti et de Javier Bardem en Brésilien-changeur-de-vie. Un film de filles, assurément, mais un film pour les voyageurs aussi, juste pour redonner le goût de partir...

Remember Me (2010)

Pour celles qui voient Robert Pattinson dans leur soupe depuis Twilight, sachez que vous n'aurez pas ici un éloge de son joli minois étant donné que je m'en fiche éperdument — d'ailleurs, son interprétation à la James Dean est correcte, mais sans plus. Sachez que si Remember Me reste grand public et très américain (encore! décidément...), l'intérêt du film réside dans son traitement du deuil familial, ma foi intéressant. Pour faire une histoire courte, le jeune et semi rebelle Tyler (Pattinson), profondément blessé par le suicide de son frère et par l'indifférence de son père, un riche homme d'affaires, rencontre Ally (Emilie de Ravin), une jeune étudiante tout aussi cicatrisée que lui — vous saurez d'ailleurs très vite, et très sauvagement, pourquoi. Sur fond de réunions de famille, de regards doux et de crises existentielles, et bien sûr d'amour adolescent, on suit le destin des deux âmes blessées à New York, dans leurs beaux et très ordinaires moments. Un film pour se divertir en mode dramatique et dont la finale, qu'on ne voit jamais venir, frappe plutôt fort. Peut-être un peu trop?


Serendipity (2001)

Serendipity (n.): the occurrence and development of events by chance in a happy or beneficial way. Syn fr. Heureux hasard. C'est sur ce ton que l'on aborde Serendipity, long-métrage exclusivement basé sur le hasard d'une rencontre qui change le reste d'une existence. C'est une banale paire de gants qui bouleverse tout, puisque Sara (crédible Kate Beckinsale) et Jonathan (sympathique John Cusack) décident d'aller prendre un café pour célébrer leur (courtois) différend sur l'achat de ladite paire de gants. Si on peut sourciller à de nombreux moments un peu trop «arrangés avec le gars des vues», il reste que d'autres petits clins d'oeil relatifs à la rencontre et la personnalité un peu excentrique de Sara ajoutent une autre dimension à ce film autrement peu approfondi — le traitement du mariage, de l'amour et des relations reste surtout en surface. À noter, la présence de l'hilarant Jeremy Piven (Chasing Liberty), dont l'attitude me fait toujours rire — et c'est rare. Bref, un bon petit film comme dirait Cousin, mais pas un essentiel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire