Joueuse: charmant

Bien franchement, voilà un long-métrage que j'ai beaucoup plus aimé que je ne m'y attendais. Avec un titre simple, Joueuse, et une histoire somme toute très simple elle aussi, Caroline Bottaro réussit à faire d'une vie ordinaire un petit périple fort agréable.

L'histoire est celle d'une femme de ménage, Hélène, qui vit en Corse avec son mari et sa fille. Très modestement, entendons-nous. Un jour, alors qu'elle nettoie la chambre d'un couple en vacances dans l'île, Hélène les voit en train de jouer aux échecs sur la terrasse. Et c'est le coup de foudre.

À partir de cet instant, Hélène vit sa nouvelle passion à fond, au détriment de son couple et de sa famille, mais pour découvrir un nouveau désir... Si bien que les échecs la passionnent le jour et la nuit. Si on peut croire à un certain moment que le film sera long et que la réalisatrice va tomber dans tous les clichés possibles, cette impression se résorbe assez rapidement. Même qu'on devient soi-même bien absorbé par les parties - qui sont nombreuses. Mais rassurez-vous, outre les échecs, les thèmes de la famille, du couple et de l'amitié sont traités - et fort bien - en parallèle.

Mis à part quelques plans flous (qui se réajustent en direct! bizarre...) et d'autres qui bougent brutalement de façon inattendue, je dirais qu'il s'agit là d'un très bon film. Chapeau à la trame sonore, véritablement magnifique, et au regard porté sur les paysages de Corse, qui sont bien mis en valeur par une caméra timide qui ne veut jamais trop en montrer.

Autre qualité, Joueuse mélange une certaine part d'imaginaire à la réalité de la vie, une combinaison sans heurts qui a de quoi faire sourire au moins une dizaine de fois - et d'un sourire vrai. J'ai même entendu des gens s'esclaffer dans la salle! Vraiment, un film charmant, que je vous conseille pour une bonne soirée cinéma. Une sympathique découverte.