Je comprends mieux maintenant pourquoi Incendies est nominé aux Oscars pour la statuette du Meilleur film de langue étrangère. Car ce long-métrage du Québécois Denis Villeneuve est grandiose.
Avec une économie de mots qui en dit long, des images percutantes esthétiquement impeccables, de même qu'un scénario parfaitement emboîté, le réalisateur nous propulse avec doigté dans la quête du passé de Nawal Marwan, une femme venue du Moyen-Orient et qu'entoure un mystère pesant. Ses enfants, Simon et Jeanne, apprennent à l'ouverture de son testament qu'ils ne connaissent rien de sa vie. Surtout qu'ils vont devoir trouver leur père et leur frère... dont ils ignoraient jusque-là l'existence.
Il faut dire que le film est largement propulsé par ses personnages bien rendus. Rémy Girard n'aura jamais été aussi juste dans sa peau de notaire à grand coeur; Simon et Jeanne, jumeaux interprétés par Maxim Gaudette et Mélissa Désormeaux-Poulin, sont aussi différents que maîtrisés; quant à Lubna Azabal, qui interprète Nawal, je n'ai pour elle que des éloges. Plus souvent qu'autrement confinés au silence tant les événements tragiques s'accumulent, les personnages n'en sont que plus profonds. On saisit tout par leur regard.
Les images, tournées pour une partie en Jordanie, sont à couper le souffle. On s'y croirait sur les chemins de terre, dans la brise chaude des incendies allumés un peu partout dans le pays déchiré de Nawal. Je me suis surprise à reculer dans mon siège, la bouche ouverte, frappée en plein coeur. «Quand je fais une image, je l'imagine sur un écran de 60 pieds», a dit Denis Villeneuve en entrevue à La Presse Canadienne. Raison de plus pour voir Incendies au cinéma.
Au contraire de ce que plusieurs pourraient penser, la photographie léchée ne compromet en rien l'histoire. Incendies est un film qui laisse sa trace, qui heurte. Tout se tient, tout s'imbrique et au final on voudrait crier au génie. Aussitôt sortie de la salle, bouleversée, j'aurais voulu le revoir pour mieux le vivre.
Cela dit, il y a bien quelques points faibles, comme la musique rock qui arrive parfois bien mal à-propos dans un film si tragique, de même que la première scène, que je trouve décalée par rapport au reste puisqu'on ne comprend que bien plus tard sa portée... Quelques dialogues détonnent aussi un peu par leur grandiloquence. Peut-être faudrait-il que je lise la pièce de Wajdi Mouawad, dont Incendies est une adaptation, pour mieux comprendre? Qui sait.
Attendez-vous donc à ce que ce film vous rentre dedans. Il viendra titiller vos convictions profondes, votre rapport à la mort, au destin, à la famille. Quel grand film. Et québécois en plus.
Wow !!!!!! :)
RépondreSupprimerJ'ai vu Incendie hier. Que dire, intense !! Wow !! Et je me suis surprise à faire des "Non !! Pas vrai !!" seule dans mon salon. :)
RépondreSupprimerÀ voir absolument !!!
Ça alors! Je me lance aussi, ça a dont ben l'air hot.
RépondreSupprimerBon je l'ai finalement vu.
RépondreSupprimerÉvidemment, on passe un bon moment de cinéma. Un film bien réalisé, qui prend le temps de bien se dévoiler. Et l'intrigue, c'est la première fois que je vois ça. C'est drôle, on se demande des fois s'il reste des idées qui n'ont pas encore été faites, alors celle là c'est une première pour moi!
Donc à voir bien sur. Par contre, je ne sens pas le besoin de le réécouter, j'ai l'impression d'y avoir vu tout ce qu'il fallait. Je me demande si c'est un défaut ou une qualité?:
Qualité: le message a très bien passé, une réussite côté communication avec l'auditoire.
Défaut: Manque de substance; trop simple?
Dans le cas de ce film, je le vois comme une qualité.
Donc une réussite.