Voilà encore un film tiré d'un livre: il s'agit cette fois du roman Veronika decide morrer, de l'écrivain brésilien Paulo Coelho. Pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur mondialement célèbre, sachez qu'il écrit des livres que je qualifierais de «quête de soi», qui tentent de trouver un sens à la vie tout en véhiculant une morale. On aime ou on n'aime pas.
Pour ma part, j'ai lu L'Alchimiste comme bien d'autres curieux. Je n'avais aucune idée de l'histoire de cette Véronika avant de tomber sur les critiques de «cinéphiles» du long-métrage d'Emily Young, qui l'ont dépeint soit comme un film médiocre, soit comme un très beau morceau de vie. Curieuse, je me suis lancée.
Et d'un bout à l'autre, j'ai beaucoup, beaucoup aimé. Bien sûr que ce film n'est pas un chef-d'oeuvre, qu'il ne révolutionne rien, qu'il revisite un cliché; mais il illustre tout en grâce et en silence le suicide raté de Véronika, une jeune professionnelle, qui se retrouve dans une maison de retraite pour «fous» où elle doit réapprendre à vivre alors qu'elle voulait disparaître.
Le scénario ne repose pas sur grand-chose: on sait que Véronika vit un haut-le-coeur de la société dans laquelle elle doit vivre. C'est tout. Mais c'est ce mystère, cette retenue qui justement captivent. Les films où l'on doit lire entre les lignes ont un charme que les autres n'ont pas. L'ambiance est réussie, les longueurs essentielles. Les quelques raccourcis médicaux m'ont fait sourciller, mais au final ils servent le film qui se veut davantage une réflexion sur la vie qu'un traité de médecine. Il faut l'accepter.
La performance exceptionnelle de Sarah Michelle Gellar, qui n'a fait que de mauvais films après Buffy — mis à part The Air I Breathe —, y est pour beaucoup dans la réussite du long-métrage. Son talent est ici exploité avec délicatesse grâce à une caméra attentive et une image bien bâtie. À ses côtés on retrouve l'excellente Melissa Leo, qui incarne une avocate brillante internée depuis 10 ans, et l'étonnant Jonathan Tucker dans la peau d'Edward, le mystérieux jeune homme qui ne parle plus depuis son accident de voiture.
Voilà une plongée bien menée dans un monde parallèle à la «normalité», qui questionne la «vie» avec peu de mots. Un peu comme Paris, dont j'ai parlé récemment ici, Véronika décide de mourir est une belle traversée dont on ressort, ma foi, ému. À voir en langue originale.
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