lundi 28 septembre 2009

L'Heure d'été

La bande-annonce laissait entrevoir l'Heure d'été comme un film vivant, joyeux, familial, très français, et j'avais de bonnes attentes de ce long-métrage d'Olivier Assayas. Même si le résultat n'est pas mal du tout, j'ai quelques réserves.

L'histoire en elle-même est banale : pour l'occasion de l'anniversaire de leur mère, deux frères et une soeur se rassemblent avec leur famille respective dans la grande maison de campagne familiale. La mère, qui fête ses 75 ans, profite du moment pour parler à l'aîné, Frédéric, de la succession dont il aura à s'occuper lorsqu'elle mourra - car la maison est remplie de reliques et d'oeuvres d'art du célèbre oncle Paul Berthier. Quand, peu de temps après, elle meurt effectivement, c'est le brouhaha dans la famille pour vendre les meubles antiques, toiles, carnets et sculptures qui parsèment la demeure. Et aussi pour décider si la maison sera vendue ou pas.

Même si le thème principal (la querelle de famille autour de l'héritage) a déjà été abondamment traité, l'originalité du film réside dans la très grande présence de l'art sous toutes ses formes. Il faut dire que l'Heure d'été découle d'un projet de quatre courts-métrages commandés par le Musée d'Orsay pour son 20e anniversaire - musée qui apparaît d'ailleurs plusieurs fois dans le film (pour plus de détails, fouillez ici).

Olivier Assayas aborde plusieurs thèmes qui se trouvent aussi dans ses autres oeuvres cinématographiques : la famille qui n'a plus le temps de se voir, les enfants qui vieillissent en se détachant du passé, la mort bien évidemment. Bien que la mort de la pauvre dame soit un peu bâclée (!), les thèmes sont traités avec tact.

La musique, lorsqu'il y en a, est magnifique; c'est bien l'un des aspects que j'ai le plus appréciés. La photographie est quant à elle irréprochable, mais je déplore quand même plusieurs plans flous, une caméra qui bouge beaucoup et plusieurs erreurs qui à mon avis n'auraient pas dû échapper au réalisateur.

Mon coup de coeur? Le personnage de la bonne et cuisinière de la grande maison de campagne. Simple, peu loquace, elle a un regard qui en dit long sur ce que le cinéma peut transmettre par le simple biais d'un personnage secondaire. C'est elle qui, à mon avis, fait figure de pilier du film.

Malgré plusieurs longueurs, où on se perd un peu dans l'histoire sans savoir où tout ça va mener, les personnages sont bien campés, dans un environnement bien mis en valeur. La fin du film est à mon avis ce que le réalisateur aurait pu faire de mieux; ce qui est quand même une belle qualité.

L'Heure d'été n'est donc pas un grand film, puisqu'il n'y a pas grand chose qu'on peut en retirer. À voir une fois, sans plus. Le scénario, un peu faible, manque d'un fil conducteur ou d'une étincelle qui aurait pu en faire un film à retenir.

3 commentaires:

  1. Je tiens à préciser que les flous sont voulu habituellement dans les films.

    Prend par exemple Lost in Translation; il y a un flou que je me souvient. Ce n'est pas parce que la réalisatrice a mal tourné son film, c'est voulu; appelle ça "pour donner un style" ou autre, ce n'est vraiment pas une négligence.

    Les Idiots aussi on des flous parfois, et plusieurs autres film en ont aussi; c'est comme une manière de faire, un genre.
    On aurait surement une explication si on étudierais en cinéma

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  2. Ha un autre exemple: American Beauty.

    Tsé quand Ricky filme sa blonde par la fenêtre (juste avant que son père arrive fru et bourasse la caméra par terre), un manné ça passe tranquillement de l'écran de sa caméra à la fenêtre de l'autre maison. Ça devient super flou dans la transition et c'est voulu.

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  3. Tu as bien raison Alex, mais je sais très bien différencier un style de type ''flou'' d'une erreur technique. Dans L'Heure d'été, les images floues sont celles de personnages en plan d'écoute ou en train de parler. Dans ce contexte, il est bien sûr inutile d'avoir un plan flou, surtout s'il n'y a pas de transition ou de profondeur de champ!

    Et comme le film est loin d'être une recherche artistique comme Lost in Translation ou American Beauty, il est à mon avis bien évident que le flou n'est pas voulu mais bien une petite négligence...

    Si ça adonne, on regardera ça ensemble!

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