In a Better World (Suzanne Bier)
Comme il fallait s'y attendre, le lauréat du dernier Oscar pour le meilleur film en langue étrangère (celui qu'a raté Incendies) est une réussite totale, oscillant entre le troublant et le grandiose, porté surtout par ses images renversantes et ses interprètes convaincants. Tourné dans une tranquille bourgade danoise, où l'on accompagne deux jeunes garçons dans leur jeunesse confuse, et en Afrique, où l'on côtoie la mort dans un camp de réfugiés où Anton est médecin, In a Better World captive grâce à ses thèmes universels. L'amour plein d'accrocs, l'amitié qui bouleverse, la famille déchirée. Et pourtant rien n'est cliché tant ce sont les mots simples qui nous portent d'une stupeur à une autre, le souffle coupé par tant de réalité éclatante. Si quelques jeux de caméra détonnent au début du film, rien d'autre ne m'apparaît défaillant. Un scénario ma foi simple est ici devenu un film qui observe avec finesse les limites de notre humanité.
Match Point (Woody Allen)
Encore une fois Woody Allen réussit son pari de traiter le thème amoureux dans un subtil jeu de mensonge et de passion. Le grand réalisateur américain ne pond pas des films qui marquent pour une vie, mais il sait travailler ses scénarios pour bâtir une histoire socialement et psychologiquement complexe, qui se termine invariablement dans les oh! et les ah! des cinéphiles. Sans vous dévoiler l'intrigue — toujours délicate dans le cas de Woody —, sachez que Scarlett Johansson campe ici, avec sensualité et carrure, le rôle de la belle tentation pour un homme déjà casé au sein de la riche société anglaise. Entre les matchs de tennis — qui apparaissent comme une métaphore du jeu amoureux plein de danger qui se trame —, les repas tendus et les sorties de couples où la tension s'accroît, Match Point s'insinue au final dans ce que l'être humain cache en lui de plus tordu.
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