Presque sans dialogues directs, The Tree of Life recourt plutôt à l'usage d'un narrateur chuchotant, qui pose des questions aux allures de quête sans vraiment attendre une réponse. Si la voix est parfois celle de la mère, c'est surtout le fils aîné de la famille qui, une fois dans la fleur de l'âge, revient sur sa jeunesse et sur sa relation avec son père. L'essentiel du film se déroule donc dans le passé, dans l'enfance à la fois tranquille et dure qu'il a traversée, et questionne l'existence de la foi de même que le sens de la vie.
Mais rien n'est trop lourd. Les images, d'une beauté à couper le souffle, et le port de la caméra, qui vogue comme sur une mer incertaine, nous font voler au-dessus de ce petit condensé d'humanité dans ce qu'elle a de plus simple, de si gracieux, et aussi dans ce qu'elle a de blessures. Quelques scènes de nature, très contemplatives, sont superflues ou alors trop longues. Sachez être patients, car c'est la seule zone d'ombre à ce film en gouttes de soleil, un régal de ces petits détails naïfs qui cachent au fond tout ce qu'on ne voit plus.
Inutile de dire que Brad Pitt brille tout autant que Sean Penn: on les dirait moulés dans un rôle quasi muet où l'émotion transperce la peau plutôt que les yeux. La mère de famille, délicate Jessica Chastain, et les trois jeunes garçons sont tous plus vrais que nature. Dans la cour, à l'église, à table, dans la chambre, on se faufile partout en ayant droit à ce que j'appellerais des moments volés. Et c'est peut-être justement ce qui fait de Tree of Life un quasi chef-d'oeuvre: il est notre portrait, tout simplement.
Je vais tenter une écoute c'est sur
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