lundi 23 novembre 2009

Le chant des mariées : gros plan

J'avais de hautes attentes pour Le chant des mariées; la bande-annonce m'avait enchantée et le propos, soit l'occupation allemande de la capitale tunisienne en 1942, avait de quoi piquer ma curiosité.

L'histoire est celle de deux amies, l'une juive (Myriam) et l'autre musulmane (Nour), qui vivent dans le même quartier de Tunis pendant la Seconde guerre mondiale. Amies très proches, elle se distancient cependant avec l'arrivée des Allemands et de leurs fiancés respectifs, qui provoquent une fissure dans leur amitié pourtant de marbre.

La plus grande qualité du film est sa pureté: la simplicité des gestes, la clarté de Tunis, la vie quotidienne des Juifs et des Musulmans, leur culture surtout, et aussi les plans très rapprochés de peau, de yeux, de cheveux, de tout, en font un long-métrage très agréable à regarder.

Je tiens à souligner que jamais je n'ai vécu un silence aussi total dans une salle de ciné-club. Tout le monde était rivé à l'écran, complètement déconnecté; car il faut dire qu'on se sent vraiment rendu à Tunis. La photographie est d'ailleurs d'excellente qualité, de même que le jeu des deux jeunes actrices, qui campent leur rôle de manière très impressionnante. L'histoire en elle-même est sincère, ébranle les fondements de l'amitié et de l'appartenance à une culture; ce qui montre jusqu'où peuvent aller les gens en temps de guerre...

Frôlant la contemplation par moments, Le chant des mariées est un film très lent, très détaillé et qui aborde chaque image avec beaucoup de profondeur - rien n'est caché au cinéphile. Certaines scènes, qui montrent la culture arabe à la loupe, sont d'ailleurs très provocantes: la préparation au mariage, le hammam, la relation juifs-musulmans... L'aspect historique est intéressant, puisqu'il est rare qu'un long-métrage s'attarde à la campagne africaine de Hitler.

Voilà un bon film, sans crier au génie ni rester de marbre. À mon avis, le volet historique aurait gagné à être traité plus en profondeur; quoique le traitement tout en surface, par le biais des regards et des gestes de Nour et Myriam, a quelque chose de puissant. À voir pour les images, la culture arabe et la performance des deux adolescentes.

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