Étreintes brisées, le dernier Almodóvar

J'avais vu un seul autre film d'Almodóvar avant ce soir: Hable con ella, que j'avais apprécié au point de l'acheter pour le revoir. Verdict, après deux heures au ciné-club? Los abrazos rotos, mieux connu en français sous le titre Étreintes brisées, est lui aussi digne d'une deuxième écoute - mais cette fois en langue originale, par pitié.

Fidèle à ses habitudes, Almodóvar met de nouveau en scène la belle Penélope Cruz, dans un décor léché et un scénario ma foi très bien ficelé. Un scénario qui aborde évidemment les relations amoureuses, si chères au réalisateur, mais aussi l'identité, le cinéma et, même si le thème est large, la vie.

Sans tout vous raconter, je peux au moins vous dire que le film aborde la vie d'un réalisateur aveugle qui raconte l'idylle qu'il a eue, une quinzaine d'années auparavant, avec une actrice devenue la femme de sa vie. À cela vient se greffer toute une série de personnages que la chronologie nous fait découvrir petit à petit. Pour cela, c'est justement très bien mené, avec un bon suspense malgré que le film soit classable dans la catégorie «drame».

La photographie irréprochable (mais pas impressionnante), les décors soignés, la réalisation qui a du caractère et les comédiens plus que crédibles font de ces étreintes brisées un long-métrage qui se défend fort bien. Même si je lui ai trouvé quelques passages un peu longs et de subtils relents de ''quétainerie'' par moments, je n'hésite pas à vous le conseiller pour une soirée cinéma. Surtout si vous êtes un fan fini d'Almodóvar.