lundi 2 novembre 2009

Chéri : le temps des courtisanes

Disons que j'avais des attentes après avoir vu la bande-annonce de ce long-métrage anglais, réalisé par Stephen Frears et tiré d'un livre de Colette. Chéri m'avait semblé à première vue d'un snobisme délectable et d'une qualité franchement étonnante. Pour être honnête, j'ai trouvé le film un peu long pour le propos.

Dans la même veine que Les Liaisons dangereuses, un roman épistolaire du 18e siècle, Chéri est l'histoire d'une courtisane qui développe une liaison avec le fils d'une amie elle aussi courtisane. Même s'il est beaucoup plus jeune qu'elle, Léa continue de le voir pendant six ans, jusqu'au jour où la mère de Cheri (c'est son nom) décide de le marier à une fille plus jeune que lui. C'est alors la séparation... et le sentiment de manque inévitable qui s'ensuit.

Même si la fin semble tracée d'avance, le film a au moins cela d'intéressant qu'il finit de façon inattendue. Je tiens d'ailleurs à (re)souligner que le film est anglais (Grande-Bretagne) et non américain, ce qui aurait pu faire une différence...

Bref, j'ai bien apprécié le film. Sans être un chef-d'oeuvre, loin de là, il est agréable à regarder, surtout à partir de la seconde moitié, où l'intrigue devient un peu plus corsée. Voici mon appréciation en quelques points.

/Bravo...

... à la direction artistique. Les maquillages, les costumes, les décors et la reconstitution historique sont vraiment très réussis. Froufrous, coiffures haut perchées, robes interminables, lits grands comme une chambre... Vous voyez le portrait.

... aux deux comédiens principaux. Léa (Michelle Pfeiffer) et Cheri (Rupert Friend) sont très crédibles dans leur rôle : on comprend très bien leurs émotions à travers leur regard et la tension de leur relation qui se complique est bien illustrée.

... à la photographie. Quelques plans sont très beaux; je pense à la mer lorsque Léa part pour Biarritz, ou aux plans intimes où l'on voit les personnages dans leur bain sur pattes ou dans un jardin aux fleurs complètement éclatées.

/Chou blanc...

... à la narration du début et de la fin, assurée par le réalisateur lui-même (!), qui est de trop à mon avis. Stephen Frears aurait été capable de montrer à l'écran ce qu'il dit en voix hors champ. Ou du moins, il aurait pu adapter le ton au sujet, c'est-à-dire laisser tomber l'humour pour prendre un rythme allant de pair avec le sujet dramatique.

... au scénario. Les personnages, même présentés par le narrateur, arrivent beaucoup trop vite, et le film démarre très rapidement pour finalement traîner un peu pendant une heure et demie. Mais j'avoue que vers le milieu, on voit des toiles se tisser et ça réconforte un peu de savoir que le cinéphile ne sera pas trop laissé pour compte...

... à l'accumulation de plans. J'ai parfois senti que l'histoire ne collait pas aux images, que certains plans étaient mécaniques plutôt que bien insérés dans le scénario. Cette impression a pris quelque temps à se dissiper.

Pour le reste, la musique ne m'a pas frappée, mise à part une pièce de piano magnifique quelque part dans le film. Quant au rythme, il est tout de même assez lent, ce qui est en soi une belle qualité. En somme, un film correct, impressionnant tout de même par sa qualité historique et les images variées illustrant l'époque, mais je n'irais pas jusqu'à vous le recommander pour votre prochaine soirée cinéma.

2 commentaires:

  1. De la façon que tu en parles, ça a l'air du film de répertoire typiquement ordinaire qu'on a hate qu'il finisse.

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  2. De la façon dont tu en parles, ce film ressemble à des tas d'autres films de ce genre. Bon et correct mais sans plus. Comme le film "Chambre avec vue" que j'ai visionné dernièrement.

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