lundi 12 octobre 2009

Ce que mes yeux ont vu

Mettant en vedette la très appréciée Sylvie Testud (qu'on a vue en rôle titre dans le formidable Sagan et aux côtés de Marion Cotillard dans La Vie en rose), Ce que mes yeux ont vu est à mon avis une splendide découverte, autant sur le plan du scénario que de la réalisation.

Lucie, qui étudie l'histoire de l'art dans une université de Paris, décide de concentrer ses recherches sur une partie très obscure de l'oeuvre de Watteau, peintre rococo du XVIIIe siècle. La chercheuse veut trouver et prouver, coûte que coûte, que cette mystérieuse femme qu'a peinte Watteau sur plusieurs tableaux, c'est Catherine Desmares, actrice célèbre de son temps.

L'intrigue, si elle semble bien facile, est toutefois basée sur une recherche très poussée de la part de l'équipe de production, si bien qu'on entre de plein fouet dans le film, sans possibilité de se perdre en cours de route. Même pour ceux qui n'auraient aucune idée de l'histoire de l'art, le fil des recherches est facile à suivre grâce aux multiples plans d'oeuvres d'art et aux hypothèses émises par Lucie.

Outre ses séances de recherches avec force gros plans de tableaux et de volumes d'histoire, Lucie rencontre Vincent, un sourd-muet qui la met sur une piste qu'elle suivra jusqu'à la fin. Des personnages viennent se greffer à sa quête : sa mère, comédienne qui lui prête de l'argent, puis son directeur de recherche, qui tente de la décourager, et enfin son amie restauratrice de tableaux, qui lui donne un coup de main dans son analyse. Les personnages, bien interprétés, laissent de la place aux éléments de l'intrigue (Watteau et ses modèles, en l'occurence), qui eux s'imbriquent les uns dans les autres sans être tirés par les cheveux.

Côté réalisation, j'ai adoré les plans : très rapprochés (toiles, yeux, mains, même de très beaux flous), ils sont tour à tour fixes ou filmés à l'épaule, ce qui dans ce cas donne du rythme. Jamais les images ne semblent s'entrecouper, tout est fluide et le réalisateur mène l'histoire avec brio. Comme le thème du film, la réalisation est très artistique, lente, avec une musique, selon les occasions, qui se fait mystérieuse, angoissante ou très calme. Fait à noter, la relation de Lucie avec le sourd-muet se fait dans le silence et l'expectative, chacun interprétant ce que l'autre tente de dire. Cet étrange lien tacite qui les unit rajoute au film une dimension à la fois très humaine et très dérangeante.

Je dois avouer que c'est vraiment un très bon film, puisque je n'arrive pas à trouver un aspect à lui reprocher. Ce n'est pas le chef-d'oeuvre du siècle, mais dans son genre, il y a de ces films qu'on n'arrive pas à ne pas aimer.

3 commentaires:

  1. Ça me semble intéressant; je vais lui donner une écoute!

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  2. En plein dans le mille en ce qui concerne mes goûts. Je vais le voir c'est certain !

    De plus, j'ai adoré Sagan et La vie en rose.

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  3. Ce que mes yeux viennent de voir c'est un film correct, sans plus. J'aime bien l'histoire de recherche du film et le sujet, sauf que ça reste assez normal dans l'ensemble. Une chance qu'il durait juste 1h20, s'il aurait duré 2h00 j'aurais fini par me tanner. Mais pour quiconque qui aime l'art et les peintures, c'est à voir sans hésiter.

    Donc à voir une fois, si on aime le sujet.

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